UV
Cote : 965.5 PAI
"Décembre 1953 : M. Coty, élu président de la République, succède à M. Vincent Auriol. Cet événement dont l'importance n'apparaît pas aux contemporains, marque, en fait, un tournant considérable dans l'histoire de notre pays.
Avant 1953, comme nous l'avons vu dans Le Guépier, la France a maintenu comme elle a pu son empire colonial dans le droit fil de la tradition de la Ill' République. Bien que chassée de Syrie par les Anglais, évincée du Liban, elle a pu, tant bien que mal, enrayer la désagrégation des liens qui l'unissent à l'Afrique du Nord. Mais, paralysée par les puissances économiques locales, les féodaux de toute obédience, elle n'a rien réglé. Le feu couve partout et va repartir. En Asie, par contre, la France n'a pas su et n'a pas pu reprendre, au moment propice, la maîtrise de l'Indochine dont elle avait été balayée par les Japonais. Leclerc, Valluy, Blaizot, Carpentier, De Lattre, Salan et maintenant Navarre se sont succédé à la tête du corps expéditionnaire. La main va passer.
Le tournant de 1953 avec lequel débute cette Liquidation est placé sous le signe du très grave échec militaire subi à Dien-Bien-Phu. Celui-ci survient au moment où le pouvoir est échu à un homme non conformiste et qui cherche à frapper les esprits par des décisions abruptes, par des paris qu'il tient avec le Destin : Pierre Mendès France.
Dien-Bien-Phu est donc à l'origine de notre abandon de l'Indochine. Mais, comme les réactions atomiques qui se produisent en chaînes, c'est tout l'édifice français d'Outre-Mer qui va se trouver ébranlé et par contre-coup celui du régime en place depuis la Libération. Quelques semaines plus tard, c'est la décision d'accorder l'autonomie interne à la Tunisie.
Des intrigues multiples se développent, qui ajoutent encore à nos difficultés et à notre manque d'imagination : Etats-Unis, Vatican, URSS, etc. Ce sont des intérêts puissants qui sont en jeu, masqués par les idéologies les plus opposées.
La Liquidation est l'histoire de' ces espoirs, de ces drames, de ces défaites, de ces luttes politiques métropolitaines souvent féroces qui ont profondément épuisé notre pays. Cette fresque gigantesque (1954-1962) est aussi l'histoire d'hommes de toutes conditions, des plus célèbres aux plus modestes, qui ont été mêlés passionnellement aux événements.
Après le récit de notre départ d'Asie, notre éviction de la Tunisie et du Maroc, c'est l'histoire' complète de la guerre d'Algérie coupée par l'épisode de Suez 1956 Au début du livre, on trouvera un sommaire illustré avec les détails des vingt-sept chapitres. A la fin de l'ouvrage est placé un index comprenant plusieurs centaines de' noms cités : témoins et acteurs.
Cette « somme » est indispensable à ceux qui veulent connaître l'histoire de notre pays."
"Décembre 1953 : M. Coty, élu président de la République, succède à M. Vincent Auriol. Cet événement dont l'importance n'apparaît pas aux contemporains, marque, en fait, un tournant considérable dans l'histoire de notre pays.
Avant 1953, comme nous l'avons vu dans Le Guépier, la France a maintenu comme elle a pu son empire colonial dans le droit fil de la tradition de la Ill' République. Bien que chassée de Syrie par les Anglais, évincée du ...
Décolonisation ; Guerre d'Indochine ; Guerre d'Algérie ; République, IVe
... Lire [+]