Documents  Satire | enregistrements trouvés : 351

"Pour les "Jéricho", le "ver blanc", le "cochon gratté"
comme ils disent, n'est pas un ennemi. C'est un gibier. Même. pas : c'est de la viande d'élevage qui va à l'abattoir en remerciant.
Il tend les fesses pour le coup de pied.
Il n'attend pas de morfler sur la joue droite pour tendre la joue gauche.
Il célèbre en bêlant le talent des dégénérés qui couvrent sa façade de chiures peinturlurées.
Dans les concerts gratuits, il tente de bouger son gros cul mou au rythme de leurs musiques à eux et il sourit, terrorisé, quand on pelote ses filles, des blondasses frisottées, emperlées comme des négresses et ravies de s'accrocher au bras d'un black qui les tient pour des putes.
Mais le lieutenant Poignard et ses hommes, c'est autre chose.
Le zoulou sent que ces gars-là ne sont pas de la race de son gibier habituel.
Eux sont des fauves, des vrais. Des méchants. Un blanc et cinq vieux harkis.
Qui ne baissent pas les yeux.
Qui parlent peu, mais fort.
Qui ne sourient pas.
Et qui ont des fusils. Et qui tirent.
C'est des choses qui font réfléchir."

"Chaque époque a ses grands hommes. Ce ne sont pas forcément ceux que la postérité reconnaîtra. Pour l'Europe du XIXe siècle, le plus grand écrivain hantais était Paul de Kock. Qu'en reste-t-il ? Le général Boulanger est-il encore pour nous un grand politique ? Bouguereau un grand peintre?
Et nos grands à nous ? Dans cent ans, dans cent mois, feront-ils s'incliner ou rire aux larmes le public ? Tiendront-ils la distance ? Les statues sont-elles en marbre ou en plâtre ? Elles sont trop hautes, elles sont trop loin. II s'agit simplement ici d' y aller voir d'un peu plus près.
Monsieur Michel Debré se pose volontiers en grand moraliste. En a-t-il vraiement le droit ?"