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Cote : 965.5 PER
Commentaire du donateur :
"Le professeur Guy Pervillé qui est, à mon humble avis, le meilleur historien français sur l'Algérie au temps des Français, vient d'écrire une quarantaine de pages très denses, très méthodiques, comme il sait faire, sur le 20 août 1955. Cette date est cruciale dans la guerre d'Algérie. Si, avant elle, on (et par exemple Soustelle) pouvait imaginer mettre fin aux "événements", comme on disait alors, par une négociation et un compromis, après les massacres d'hommes, de femmes, de vieillards et d'enfants en bas âge découpés en morceaux (à Aïn Abid) du 20 août, et après la violente répression par l'armée (je conteste cependant que celle-ci ait pu faire 12 000 victimes) qui s'en est suivi, seule une solution de force paraissait envisageable.
D'un avis unanime, cette date marque donc un virage dans la guerre d'Algérie.
Les massacres du 20 août 1955 ont délibérément impliqué de nombreux paysans armés de couteaux, de serpes et de fourches, encadrés et poussés en avant, nolens, volens, par des membres de l'ALN (Armée de Libération Nationale). Inutile de préciser que cette populace, vite devenue ivre de sang, fut aussi une cible facile pour les Européens et l'armée dans les endroits où ceux-ci se défendirent. Mais cela faisait aussi partie du scénario établi.
C'est le chef du maquis du Nord constantinois, Zighout Youssef, qui organisa et supervisa toute l'opération. C'est lui qui signa les ordres d'abattre un certain nombre de personnalités musulmanes considérées comme tièdes et susceptibles de vouloir devenir des "interlocuteurs valables" pour la France. La veille, le 19 août, pour être sûr que tous les acteurs connaissaient bien leur rôle sanglant, il tenait au Djebel Ouach (au-dessus de Constantine) une réunion avec ses principaux lieutenants.
Mais dans la décision qu'il prit de mettre tout le Constantinois à feu et à sang et de faire abattre un certain nombre de personnalités musulmanes et non des moindres, les "appels de Constantine" lancés les mois précédents par des Musulmans et des Européens modérés et libéraux, semblent avoir joué un rôle déterminant.
C'est ce point, et notamment le rôle modérateur qu'Allaoua Abbas, neveu et fils adoptif de Ferhat Abbas, tenta de jouer (avec moi) que le professeur Guy Pervillé a creusé en s'appuyant sur les écrits du Dr Roger Vétillard, de Roger Doussal (ex-chef des Renseignements généraux de Bône) et sur les documents que je vous ai récemment adressés et dont je lui avais donné copie. Notamment la lettre que m'écrivit Allaoua Abbas six jours avant d'être assassiné, lettre que vous avez déjà entre les mains. Elle est précieuse.
Ces 41 pages paraîtront certainement d'une part sur le remarquable site du professeur Guy Pervillé et d'autre part dans ses prochaines communications universitaires ou publications. Mais en attendant, je vous les adresse. Elles constituent une magistrale mise au clair de ces quelques journées qui pesèrent si lourd dans l'Histoire des relations entre la France et l'Algérie."
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"Le professeur Guy Pervillé qui est, à mon humble avis, le meilleur historien français sur l'Algérie au temps des Français, vient d'écrire une quarantaine de pages très denses, très méthodiques, comme il sait faire, sur le 20 août 1955. Cette date est cruciale dans la guerre d'Algérie. Si, avant elle, on (et par exemple Soustelle) pouvait imaginer mettre fin aux "événements", comme on disait alors, par une négociation ...
Guerre d'Algérie ; El-Halia, Massacre d' ; Constantine, commune ; Terrorisme ; Archives Mayer
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