H La torture et l'armée pendant la guerre d'Algérie 1954-1962
"La torture pratiquée par l'armée française pendant la guerre d'Algérie a marqué durablement la mémoire nationale, au point de ne cesser de revenir dans l'actualité, souvent pour y nourrir des affrontements ou des scandales.
Loin des polémiques, le livre de Raphaëlle Branche éclaire comme jamais auparavant les mécanismes de la torture, qui trouvent leur origine dans le racisme colonial et les méthodes héritées de la guerre d'Indochine.
Grâce à des archives publiques enfin ouvertes et des témoignages de soldats et d'officiers, Raphaëlle Branche analyse, outre le fonctionnement de l'institution, les gestes des tortionnaires, le discours et les ressorts de l'autojustification ainsi que l'engrenage de la violence individuelle et collective face aux fragiles barrières de la conscience ou de la morale.
En toile de fond apparaissent les responsabilités du pouvoir politique et les échos parvenus à l'opinion publique tout au long d'une guerre qui ne voulait pas dire son nom.
Le livre de Raphaëlle Branche restitue ce pan dramatique de l'histoire en mêlant un travail d'archives inédit et des enquêtes auprès des témoins, dans une étude serrée qui se nourrit d'anthropologie comme d'histoire politique.
Raphaëlle Branche est enseignant-chercheur. Cet ouvrage est issu de sa thèse de doctorat d'histoire." (4ème couv.)
Numéro d'inventaire : 44835
Niveau d'autorisation : Public
Tables des Matières : INTRODUCTION 11
I. LES NOUVEAUX VISAGES DE LA GUERRE 1954-1956 19
I. LA TORTURE AUX COLONIES 25
Des « indigènes » et des « Français » 25
Torture et colonisation 28
Torture et police 31
II. LES PREMIERS TOURS DE L'ENGRENAGE 35
Être ou ne pas être en guerre? 35
Des suspects algériens ou des Algériens suspects? 42
Le renseignement, nerf de la guerre 51
III. LA DÉCOUVERTE DE LA TORTURE 57
Une pratique inattendue 57
Une pratique répandue 60
Une pratique dévoilée 64
IV. LA BANALITÉ DES « FUYARDS ABATTUS » 70
Les « fuyards abattus » : une réalité massive 70
Les « fuyards abattus » : naissance d'une expression 72
Contrôler ou camoufler? Le rôle ambigu de la gendarmerie 76
V. LES SOLDATS ET LEURS CHEFS 81
Ordonner 81
Refuser ou obéir 91
Couvrir et être couverts 99
Il. L'ÉLABORATION DE NOUVELLES NORMES 1957 - mi-1958 103
VI. LA « BATAILLE D'ALGER » OU LE RÈGNE DE LA TORTURE 115
Radiographie du système
Dans les salles de torture... 123
Les disparitions : ratés du système ou élément du dispositif? 137
VII. LES LEÇONS DE LA «BATAILLE D'ALGER» 147 Le poids de l'opinion 147
Des militaires perturbés par la «guerre contre-révolutionnaire » 162
Vers une reconnaissance du droit de la guerre? 170
VIII. L'OFFICIER DE RENSEIGNEMENT, ENTRE TÂCHES POLICIÈRES, MILITAIRES ET JUDICIAIRES 176
L'OR dans la «guerre contre-révolutionnaire » 176
L'OR, missionnaire du renseignement? 180
L'OR au centre d'une légalité militarisée 185
IX. LES DÉTACHEMENTS OPÉRATIONNELS DE PROTECTION, INSTRUMENTS SUR MESURE DE LA « GUERRE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE » 195
Une mission particulière 195
Une composition originale 200
Des méthodes marquées au sceau de l'arbitraire et de l'illégal 203
X. LA JUSTIFICATION PAR LA « BATAILLE D'ALGER » 212
La « bataille d'Alger » dans le bled? 212
La « bataille d'Alger » en ville? 215
La « bataille d'Alger » en Algérie? 218
III. LA GRANDE IMPUNITÉ DES MILITAIRES Mi-1958 - fin 1959 225
XI. LE POUVOIR ENTRE CONTRÔLE ET IMPUISSANCE 231
Paris dans le lointain 231
La marge de manoeuvre du délégué général 234
Les décisions des militaires 243
XII. LA DOMINATION CROISSANTE DES SERVICES DE RENSEIGNEMENT 255
Les DOP : un pouvoir en expansion 255
Les CRA : le renseignement aux mains des militaires 263
La ferme Améziane : un centre précurseur et modèle 268
XIII. DES VIOLENCES TOUS AZIMUTS 278
Séparer l'eau du poisson : regroupements et destructions 278
Parler le langage de l'autre les expositions de cadavres 283
La conquête au coeur : le viol des femmes 290
XIV. DES VICTIMES AU FÉMININ 300
Les femmes et les enfants... ensuite 300
Des Algériennes en guerre 306
Des femmes en camps 309
XV. LES TORTIONNAIRES ORDINAIRES 311
Comment on devient tortionnaire 311
Des profils variés 317
Un travail d'équipe 320
XVI. LES TORTURES, PAR-DELÀ LA VIE ET LA MORT 325
Les lieux et les méthodes 325
L'autre, sa dignité, sa négation 331
Les trois impuissances du corps médical 335
IV. LE RETOUR À LA RÈGLE ? 1960-1962 343
XVII. LES CIVILS REPRENNENT LA MAIN 347
Le tournant de janvier 1960 347
L'année rappelée à l'ordre 349
L'armée sous haute surveillance 355
XVIII. LES DOP OU L'IMPUNITÉ ACCEPTÉE AU PLUS HAUT NIVEAU 362
Des bataillons d'infanterie peu ordinaires 362
Des spécialistes reconnus 366
Des organismes mystérieux 374
XIX. LA DIFFICILE MARCHE DE LA JUSTICE 379
Quelles plaintes? 379
Quelles justices? 387
Quelles instructions? 392
XX. LE CHOIX DE LA FAUTE 401
Une hiérarchie attentive à la discipline 401
Une justice militaire compréhensive 405
XXI. TERMINER LA GUERRE : OUBLIER LA TORTURE? 411
Pyramide de responsabilités ou spirale d'impunités? 411
Effacer la guerre? 416
CONCLUSION 423
Table des sigles 437
Présentation sommaire des sources 441
Bibliographie indicative 447
Index des noms 461
Index des lieux 467
CARTES
Les subdivisions militaires de l'Algérie (partie nord) 18
Environs d'Alger. Secteur Alger-Sahel 112
Implantation des régiments parachutistes dans le Grand Alger début 1957 113
Langue : Français
Lieu d'édition : Paris
Description matérielle : 474 p.: 24,5 cm.
Origine : Don
Localisation : Silo 4
Fichiers liés (GEIDE)
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