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Monographie

H 0 Nos mères paroles blessés, Une autre histoire de harkis

Besnaci-Lancou, Fatima ; Liauzu, Claude (préf. de)

Zellige

09/2006

2-914773-07-02

314 BES

Harki ; Condition de la femme ; Récits personnels

"Après avoir relaté son parcours dans un précédent livre, Fatima Besnaci-Lancou
donne aujourd'hui la parole aux « mères », ces femmes de harkis débarquant en terre inconnue après avoir fui une guerre qui leur était souvent étrangère, pour se retrouver confinées des années durant dans des camps de regroupement.
Il a fallu vaincre les réticences, les pudeurs, les peurs, pour qu'elles acceptent de se livrer, creusant au plus profond d'elles-mêmes. Leurs récits portent tous une profonde blessure. Comment en serait-il autrement, alors qu'elles laissèrent derrière elles parents, frères ou soeurs ? Et que bien souvent, leurs maris brisés ou disparus trop tôt, elles durent élever seules leurs enfants.
Aujourd'hui, leur condition s'est améliorée. Si certaines en veulent toujours aux États algérien et français de les avoir livrées à une vie de souffrances et de misère, d'autres estiment que la France leur a malgré tout permis de vivre en paix et d'élever leurs enfants, dont la réussite fait souvent leur fierté.
Enfin, ces récits apportent une contribution majeure à l'histoire des harkis. Ou plutôt « aux histoires », invitant à se défier des manichéismes simplificateurs."

Numéro d'inventaire : 22260

Niveau d'autorisation : Public

Tables des Matières : Remerciements
Préface - Claude Liauzu 13
Introduction 19
Yamna « Je pense que si nous avons été malheureux, 23
les harkis, les veuves de harkis et leurs enfants restés en Algérie le sont encore plus. »
Melkha « j'ai passé 30 ans de ma vie en Lorraine, 27
je sais faire les tartes aux mirabelles et j'ai une belle-fille blonde comme toutes celles d'ici. »
Zohra « Je venais d'être victime de l'OAS. Quarante ans 31
après, j'en souffre encore et en vieillissant des cauchemars hantent mes nuits. »
Farida « J'ai demandé à mon mari de m'enterrer loin 39
des Français et des Algériens. Je veux bien que
l'on m'enterre avec des Chinois ou des Belges. »
Berkhta « j'ai été triste le jour où j'ai entendu ma 43
petite-fille répondre Mamie et Papy viennent de Rivesaltes à une amie qui lui demandait de quel pays venaient ses grands-parents. »
Hénia « La France, je veux bien lui pardonner à condi- 47
tion qu'elle fasse des efforts pour faire une place normale à mes enfants et petits-enfants. »
Nouara « Pourquoi la France envoyait-elle ses enfants 51
faire la guerre à nos enfants ? Certains harkis aussi étaient très jeunes, presque des enfants. Ceux du maquis du FLN l'étaient aussi. »
Seghira « La France, aujourd'hui, je pense qu'elle a été ni 55
bonne, ni mauvaise avec nous. Si elle n'a jamais rien fait pour adoucir notre peine, elle ne nous a pas non plus laissé mourir de faim. »
Kheira « J'ai tellement pleuré que je n'ai plus de larmes. 63
Cette bouteille, c'est un spécialiste qui me l'a donnée. Ce sont des larmes artificielles. En France, on invente même les larmes artificielles pour ceux que l'on rend malheureux. »
Cahier d'illustrations 67
Fatima « Je suis tout de même contente d'être en France. 75
Grâce à Dieu, mes enfants sont allés à l'école. Ils n'ont pas tous bien réussi, mais j'en ai deux qui travaillent dans des bureaux. C'est mieux que de construire des bâtiments ou des routes. »
Hamida « Ma petite-fille fréquente un petit-fils de FLN. 79
Je ne m'opposerai pas à leur mariage. »
Fatma « Aujourd'hui, je n'ai pas de problèmes maté- 83
riels. J'ai des enfants prévenants mais je ne vais pas bien. Je ne demande rien à personne. Je veux juste un peu de santé. »
Ra nia « Quarante ans après, je suis sereine avec 87
l'Algérie. J'ai retissé des liens et je vais régulièrement chez moi. »
Nora « À la fin du conflit, mon père revint en Algérie 91
pour nous retrouver, mais l'ironie du sort est que nous faisions la traversée inverse. »
Khadidja « Les harkis, après été considérés comme de faux 95
soldats, devenaient de faux pompiers ! »
Malika « Le diable venait de nous livrer ce qui restait 101
de Tahar, mon mari, sa tête, ses deux pieds et ses deux mains. La nuit suivante, ma belle-mère se jetait dans le puits. »
Achoura « je suis plutôt contente de vivre en France. 105 Quand je vois couler l'eau du robinet, je me rappelle combien c'était difficile d'aller la chercher
dans les puits, parfois très loin et dans le froid. »
Zoulikha « Les dirigeants français, ce n'est pas à moi de les 109 juger. Je les laisse avec leur conscience. »
Douya « Mon pays est celui où vivent mes enfants. 113
À ma mort, je veux être enterrée en France auprès de mon fils de seize ans que j'ai perdu dans un accident de la route. »
Cherifa « En arrivant en France, je ne me rendais pas 121 compte que je m'exilais pour toujours. Je pensais partir pour quelques semaines, ou tout au plus
pour quelques mois. »

Langue : Français

Description matérielle : 125 p.: couv. ill. coul.; in-8.

Collection : Document

Origine : Service de presse

Localisation : Silo 4

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