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A Dissertation Submitted to the Faculty of the SCHOOL OF ANTHROPOLOGY In Partial Fulfillment of the Requirements For the Degree of DOCTOR OF PHILOSOPHY In the Graduate College THE UNIVERSITY OF ARIZONA

"Perception et intention: associations franco-maghrébines et pieds-noirs en France
Victoria Phaneuf, Thèse de Doctorat, University of Arizona,
Compte-Rendu:
Le conflit social est présent dans de nombreuses nations à travers le monde. Souvent, les tensions proviennent de différends et de malentendus culturels concernant l’appartenance nationale et l’appartenance au groupe au sein des populations multiculturelles. La France offre un exemple particulièrement significatif de ce genre de malaise. En tant que nation contemporaine multi-ethnique et multiculturelle, la France prône à la fois une défense des droits de l’homme, et une politique assimilationniste censée créer une culture unique majoritaire. Les Français d’origine maghrébine ou immigrés du Maghreb, et les rapatriés Pied-Noir, constituent deux populations au coeur des récents débats en France. Ces deux groupes sont historiquement liés à l’Afrique du Nord coloniale française, ils font désormais partie intégrante de l’Etat français. Dans la mesure où tous deux revendiquent actuellement la reconnaissance de leur statut double de citoyens français et de minorités, ils se prêtent à une étude originale sur les négociations culturelles et les tensions sociales.
L’objet de cette thèse est d’analyser la façon dont les communautés maghrébines et pied-noir en France organisent un discours sur l’histoire, la culture, et l’identité, afin de se créer un espace d’accueil dans la nation française en se redéfinissant tout à la fois comme minorités et comme citoyens actifs. Les associations culturelles fonctionnent comme l’un des mécanismes principaux à travers lesquels ces populations atteignent leur but. Issues de la loi de 1901, ces associations n’ont pas encore de rôle bien établi en France. Les minorités utilisent donc la fluidité institutionnelle des associations pour développer simultanément leur identité nationale et leur identité minoritaire. Les associations leur permettent de développer des spectacles pour un public aussi bien minoritaire que non-minoritaire, de redéfinir la notion contemporaine de «culture» et d’attirer l’attention et les ressources nécessaires à la mise en oeuvre du «changement social». L’un des thèmes récurrents dans de telles performances est l’affichage de l’histoire de la minorité et le rôle joué par les minorités dans l’histoire française. A travers l’analyse de ces activités, la présente étude entend montrer comment les groupes minoritaires en question créent
de nouvelles façons de concevoir l’appartenance nationale, en revendiquant le droit de faire partie de la nation française tout en conservant leurs différences culturelles." (Synthèse en français proposé par Victoria PHANEUF)