Documents  Scotto, Jean | enregistrements trouvés : 1

"Dans la cathédrale d'Alger, ce matin du 29 juin 1936, ils sont six à recevoir la prêtrise : « la promotion Blum ». Parmi eux, Jean Scotto, le fils du cafetier d'Hussein-Dey. Quinze jours plus tard, le voici à pied d'oeuvre pour un itinéraire étonnant. Vicaire, puis successivement curé de différentes paroisses populaires d'Alger, enfin évêque de Constantine et d'Hippone — donc, à presque seize siècles de distance, successeur du grand saint Augustin —, partout il sera un éveilleur de renouveau. L'Église prend un nouveau visage. L'Évangile qu'il partage grandit les hommes.
Pendant les années tragiques de la guerre d'Indépendance, il travaille en plein accord avec le cardinal Duval. Mais dans son style à lui, qui nous vaut les mémorables sermons de Bab-el-Oued. Il fut la cible des Ultras, exposé aux suspicions, à la perquisition, à la haine. On a plastiqué son église. « L'abbé Scotto, mi-naïf, mi-traître », écrit Le Crapouillot. « Je suis un curé », répond-il. Et quel curé, viscéralement attaché aux populations ballottées dans le drame.
Depuis 1962, l'ancien aumônier militaire, qui a fait le débarquement de Provence en 1944 avec l'Armée De Lattre, est citoyen algérien. Il veut partager la communauté de destin du peuple, là où il est né. Mais, au milieu de l'Islam en plein réveil, au pays où les églises sont devenues des mosquées, que peut encore signifier une présence chrétienne ? Dans des pages émouvantes, le P. Scotto répond avec une conviction forte et lucide.
Il ne manque pas de couleurs le témoignage de cet homme d'Église passionné par la vie. Jean Scotto a un don inné de conteur. En recueillant ses mémoires, Charles Ehlinger a su en garder le ton direct et la langue imagée, pleine de chaleur humaine et d'émotion."