Documents  Torner, Marie-Emmanuel | enregistrements trouvés : 2

"Marie-Emmanuelle TORNER est née à Blida dans une famille espagnole catholique pratiquante, émigrée en Algérie depuis 1876. Elevée selon des principes rigoureux de morale et de religion, elle en gardera toujours l'empreinte, mais cela ne changera pas sa nature passionnée, violente, ni sa folle imagination qui la fera souffrir et réagir hors de la commune mesure.
Elle trouve sa voie dans l'Enseignement. Institutrice dans le bled, elle découvre la vie rude et monotone des colons du Chéliff, les moeurs des arabes des douars, la solitude et le paludisme. Son mariage la ramène à Blida où, par choix personnel elle n'exercera plus que dans des écoles de garçons. Elle verra défiler dans sa classe des centaines d'enfants de races et de milieux sociaux différents, avec les préjugés qui les divisent.
L'auteur n'aurait jamais écrit ses souvenirs, si une phrase méprisante pour les rapatriés d'Algérie concluant l'article d'un journaliste parisien, ne l'avait blessé au vif. Ce jugement partial, superficiel et qui se voulait définitif prouvait seulement que son auteur ne connaissait ni l'Algérie, ni l'oeuvre immense des colonisateurs, ni les rapports réels entre les Musulmans et les Piedsnoirs.
Chériffa Touïla, c'est-à-dire Chériffa la Haute, belle, sensuelle et rusée est un personnage attachant qui prouve qu'une affection réciproque pouvait exister entre deux femmes d'origine et de conception morale si différentes.
Que nous le voulions ou non, la guerre d'Algérie, qui a divisé les Français, est notre guerre de Sécession. Elle a inspiré et inspirera encore longtemps des oeuvres et des controverses. M.-E. TORNER dont l'enfance a été nourrie de récits de misère et d'obstination des pionniers de la Mitidja situera les héros de son prochain roman dans ce contexte, à une époque où les préjugés raciaux s'ajoutaient à la misère des temps pour accabler les amoureux."