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Cote : 965.5 MAT-b
"SOUVENT prisonnier de « mémoires affrontées », le traitement historique de la guerre d'Algérie a eu peine à sortir de tels horizons. Qu'il s'agisse des mémoires combattantes (surtout françaises), de celles des victimes de toutes
natures, de leurs collatéraux, voire des États, la liste est longue des travaux portés par le besoin — plus ou moins conscient — de faire le deuil, sans qu'on sache toujours ce qui relève de la mise à jour objectivée ou de l'enfouissement.
En la matière, la période postérieure au 19 mars 1962 est souvent absorbée, dans les images mentales des métropolitains, par un besoin de passer à autre chose, qu'exprime bien l'idée de liquidation du passé colonial. Il y a là, au coeur de l'événementialité, une asymétrie voisine et violente, rappelant celle vécue après septembre et surtout décembre 1944, L'oblitération métropolitaine des violences, qui de militaires deviennent au printemps et à l'été 1962 désormais civiles (dans leur immense majorité), doit donc être évaluée.
La compréhension de ce hiatus est en effet centrale pour saisir les mécanismes de sorties de guerre. Il y a d'abord celles des hommes (supplétifs, soldats perdus de l'OAS, militants anticolonialistes, prêtres) dont les destins basculent entre la fuite éperdue et l'espoir bientôt démenti de pouvoir « faire société » en Algérie. Il y a ensuite celles de l'État qui génère des temporalités différentes allant de l'urgence du rapatriement et de l'insertion (pour les Français) en métropole aux illusions de maintien d'une présence militaire ou industrielle en Algérie. Enfin, il y a les échos régionaux de .1a guerre. À cet égard, l'intégration économique voire sociale des rapatriés n'exclue ni des conflits d'identités individuelles, ni de profonds clivages politiques dont les effets se font encore sentir : le combat anticolonial étant la matrice d'une génération.
Patrick HARISMENDY - est professeur d'histoire contemporaine à l'université Rennes 2 et membre du Centre de recherches historiques de l'Ouest (CERHIO-UMR CNRS 62S8). Vincent JOLY est professeur d'histoire contemporaine à l'université Rennes 2 et membre du Centre de recherches historiques de l'Ouest (CERHIO-UMR CNRS 6258)." (4ème couv.)
"SOUVENT prisonnier de « mémoires affrontées », le traitement historique de la guerre d'Algérie a eu peine à sortir de tels horizons. Qu'il s'agisse des mémoires combattantes (surtout françaises), de celles des victimes de toutes
natures, de leurs collatéraux, voire des États, la liste est longue des travaux portés par le besoin — plus ou moins conscient — de faire le deuil, sans qu'on sache toujours ce qui relève de la mise à jour objectivée ou ...
Guerre d'Algérie ; Accords d'Evian ; Après 1962 ; OAS ; Harki ; Pieds-noirs ; Juifs d'Algérie
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