Documents  Vittori, Jean-Pierre | enregistrements trouvés : 5

"« Ah, saura-t-on jamais la vérité vraie ? »... Depuis des décennies, sinon des siècles, cette interrogation exprime le doute populaire face aux vérités successives, vérités officielles dont la seule fonction fut, si souvent, d'enterrer les dossiers brûlants, d'éluder les questions gênantes. Et pourtant, il y avait bien, il y a bien; il y a toujours une vérité vraie. La vérité.
S'efforcer d'y atteindre, tel est le but, tel est le seul souci des auteurs dont nous réunissons les ouvrages dans une collection au titre volontairement provocant, titre qui se veut aussi une devise : La Vérité Vraie.
Vaste ambition, dira-t-on... Sans doute. Mais ambition réalisable quand la rigueur du chercheur, la sagacité du journaliste, la chaleur de l'écrivain, la sincérité de l'homme s'unissent pour aller jusqu'au bout d'un sujet, jusqu'au fond d'un problème.
Les difficultés de toute enquête, l'impossibilité parfois d'être vraiment complet, nous entendons d'autant moins les dissimuler que les auteurs les font ici partager à leurs lecteurs. Ensemble ils vont. Ensemble ils avancent. Ensemble ils découvrent.
Avec Jean-Pierre Vittori, c'est un véritable secret que nous forçons celui de ce qui s'est réellement passé dans l'esprit, dans le coeur. dans l'âme même des deux millions et demi de jeunes Français qui. à la fin des années cinquante et au début des années soixante, furent "appelés » en Algérie pour y mener la guerre que l'on sait.
Lorsqu'en 1977 parut la première édition de cet ouvrage, nombreux et divers furent les journalistes qui saluèrent l'audace et le sérieux de Jean-Pierre Vittori... «Sur chaque aspect de cette guerre. ce livre apporte des compléments qui n'ont d'égal nulle part », écrit Paul-Marie de La Gorce dans Le Figaro. Et, dans l'Humanité, Pierre Durand de renchérir en affirmant que ce volume apparaîtrait « désormais comme indispensable à qui veut comprendre ce qu'est devenue cette immense masse de nos concitoyens victimes eux-aussi de cette guerre ». Même conclusion de Bernard Alliot, du Monde, pour qui une telle enquête «éclaire l'étrange silence de ceux qui firent une guerre coloniale ».
Pourquoi cette réussite et ces révélations en profondeur de Nous. les appelés d'Algérie ? Parce que, répond Jean Clémentin, dans Le Canard enchaîné, « l'auteur procède modestement, en écoutant parler ceux qui furent les acteurs et les témoins, dont beaucoup sont encore aujourd'hui traumatisés ». Oui, enchaîne Gilles Perrault, dans Le Nouvel Observateur, « ils parlent et je défie tout ancien d'Algérie de ne pas retrouver, quelque part dans le choeur, la juste note de son expérience personnelle_ (...) On n'a jamais écrit sur le contingent en Algérie avec tant de vérité. de justesse de ton, de rigueur et de mesure mêlées. » Aussi bien n'est-ilpas étonnant que le présent ouvrage se soit vu décerner le Prix de l'Amitié Franco-Arabe."

"Pendant plus de sept ans, la guerre d'Algérie a occupé la « une » des journaux, entraînant dans son sillage toute une génération de garçons de 20 ans. Ce sont « les appelés d'Algérie ». Nés entre 1932 et 1942, aujourd'hui, ils ont la quarantaine. Voici leur témoignage.
Ils parlent de la vie quotidienne, marquée par l'ennui, parfois par la peur et la mort; ils parlent des mutineries de 1955-56 et de leur résistance au putsch de 1961.
L'auteur a interrogé des centaines de témoins, il a rencontré un ancien prisonnier du FLN, libéré au terme d'une incroyable aventure. Il a donné la parole à des insoumis, des déserteurs qui ont refusé la guerre d'Algérie, mais aussi à des appelés envoyés au bagne de Tinfouchl à la devise révélatrice: a Adieu de la vie
Dans ce témoignage sincère et vivant, où la simplicité n'exclut pas un ton d'écrivain, Jean-Pierre Vittori a surtout voulu cerner la mentalité de « l'appelé moyen », aux prises avec un continuel " bourrage de crâne ». Il tente d'expliquer ses réactions face à l'exécution de suspects ou à la torture. Et II pose des questions: qui sont les responsables de ce gâchis de personnalités marquées parfois à tout jamais.
L'auteur n'oublie pas qu'il fut également un " appelé moyen ". C'est pour cela aussi qu'il veut forcer le mur du silence qui entoure " les appelés d'Algérie". Parmi eux, beaucoup ont maintenant des fils entre 15 et 20 ans."