Documents  Rémy | enregistrements trouvés : 7

"Vraies pour certaines et le reste pouvant y prétendre, les histoires que je rapporte ici n'ont d'autre prétention que d'éveiller une gaieté dont la vertu tonique, parfois alliée à l'émotion, m'a permis de traverser sans y laisser trop de plumes les vicissitudes d'une existence déjà longue en conservant une nature résolument optimiste. Puisse-t-il en aller de même chez le lecteur en le distrayant un instant des difficultés de l'heure présente avant qu'à son tour le rire fasse l'objet d'une vignette ou d'une taxe : au train qu'impose « l'austérité », sait-on jamais ?"

"Ce qu'on dénomme « la Première Guerre mondiale » commença pour la France le 3 août 1914. En fait, elle ne s'est terminée que trente et un ans plus tard, le 2 septembre 1945, en rade de Tokyo, après une longue trève qui, étant intervenue le 11 novembre 1918, s'étendit sur tout près de vingt et une années.
Dans cet intervalle, les données du problème avaient changé, touchant aussi bien le système des alliances que le rapport des forces en présence. Tel allié de la première phase du conflit était devenu l'ennemi dans la seconde — ou inversement — s'il n'avait pas eu, comme la Turquie, la possibilité de se réfugier dans la neutralité. Pour sa part, tout comme le 3 août 1914, la France se trouva le 3 septembre 1939 face à une Allemagne résolue 'à l'écraser. D'impériale, cette Allemagne s'était faite hitlérienne.
Sous le titre L'ENTRE-DEUX-GUERRES, Rémy — qui ne vécut le combat que dans la seconde — fait ressortir comment, d'une victoire trop hâtivement proclamée dans le wagon de Rethondes, naquit par la force des choses un retour à des hostilités qui n'avaient fait qu'être laissées en suspens. Grâce aux témoignages pour la plupart inédits qui lui ont été adressés, il décrit minutieusement la période qui s'écoula du 3 septembre 1939 au 10 mai 1940, et qui demeure en ce qui concerne notre pays l'une des plus mal connues d'un conflit où l'on estime que 55 millions d'hommes trouvèrent la mort."

"18 juin 1940: un Français âgé de 36 ans, laissant derrière lui sa femme et ses quatre jeunes enfants, s'embarque à bord d'un chalutier dans le port de Lorient où l'ennemi est attendu d'un moment. à l'autre. Le surlendemain, au Verdon, il entend parler de l'appel lancé de Londres le 18 par le général de Gaulle. Quarante-huit heures plus tard il est à Falmouth. Dès son arrivée à Londres, il s'engage aux Forces Françaises Libres qui n'ont pas encore reçu leur nom. Le 10 août, il part en mission secrète, rejoignant la France occupée en passant par le Portugal et l'Espagne. Le réseau de renseignement qu'il fondera sous le nom de Confrérie Notre-Dame portera de rudes coups à l'envahisseur. Celui qui est devenu
Rémy échappera jusqu'au bout aux recherches de l'Abwehr et de la Gestapo grâce à l'admirable dévouement de ses camarades. C'est sous l'uniforme que Rémy reviendra à Paris le 25 août 1944.
Continuant à servir sous les ordres du général de Gaulle, il sera appelé par celui-ci à compter au nombre des constituants du Rassemblement du Peuple Français dont il deviendra un des militants les plus actifs. Le 11 avril 1950, obéissant à ce qui lui parait être un devoir de conscience, il publie dans l'hebdomadaire " Carrefour ", sous le titre de la Justice et l'Opprobre, un article par lequel, sans rien renier de sa fidélité à l'homme qui est son chef depuis dix ans, il rend hommage à l'action du maréchal Pétain et de ceux qui suivirent de bonne foi le Vainqueur de Verdun. Le retentissement de cet article incite le général de Gaulle à publier un communiqué qui provoque le départ de Rémy de ce R.P.F. auquel il s'était donné tout entier. C'est la passionnante histoire de ces dix années, riches en péripéties de toute sorte, qu'il raconte dans son ouvrage."