Documents  Le Goyet, Pierre (Colonel) | enregistrements trouvés : 5

" Dans une correspondance au général de Gaulle du 16 juillet 1944, le général Juin, commandant le corps expéditionnaire français en Italie (le CEF) déclarait que la victoire si chèrement acquise en Italie avait été « quasi inutile » et que pour la première fois dans l'Histoire le succès, sciemment, n'avait pas été exploité.
Pourquoi les Alliés sont-ils intervenus en Italie ? Pourquoi dès le départ leur action a-t-elle été strictement limitée ? Le débarquement en Sicile n'a-t-il pas été aussi une répétition de celui de Normandie ? N'a-t-il pas mis en lumière la rivalité de deux généraux : Patton et Montgomery ?
La France n'est-elle pas entrée avec beaucoup de réticences dans cette expédition péninsulaire, les yeux toujours fixés sur la métropole beaucoup plus que sur l'Italie ? Le réarmement des forces françaises par les Américains n'a-t-il pas été un moyen de pression sur la politique du général de Gaulle ? Pour faire tomber les préventions alliées, l'intervention de la première division française en Italie (la 2e DIM) n'a-t-elle pas revêtu le caractère d'une démonstration ? Coment le général Juin, par sa persuasion et les exploits de ses combattants, a-t-il pu faire adopter sa tactique de combats par les hauts avec ses pénétrations, ses débordements, au lieu des assauts frontaux préconisés par les Anglo-Américains, et dont Casino est l'illustration ? Pourquoi la ruée vers Rome entraîne-t-elle une rivalité de prestige prenant le pas sur l'emploi logique des unités ?
Pourquoi les Alliés n'exploitent-ils pas leurs succès ? Les correspondances échangées entre les généraux de Gaulle et Juin, et entre Staline, Churchill et Roosevelt éclairent cette difficile question.
La campagne d'Italie - et plus tard la campagne de France - ont changé la psychologie du Nord-Africain. Quelle est alors l'évolution de l'opinion publique en Afrique du Nord ?... La politique française a-t-elle raté l'occasion de régler pacifiquement le délicat problème de nouvelles institutions ou n'a-t-elle planté que le décor des affrontements futurs ?"