Documents  Brahimi, Denise | enregistrements trouvés : 8

"«Me voilà, mon cher Docteur, livré tout entier à ma passion pour les voyages et l'histoire naturelle. J'habite depuis quelques jours l'ancienne Numidie où je suis arrivé sous les plus mauvais auspices...»
Ainsi débute, le 12 mai 1785 la première lettre de Barbarie de l'Abbé Poiret. Homme de ce XVIIIe siècle finissant, imprégné d'illusions rousseauistes, Poiret va suivre en Barbarie un chemin vertigineux où l'entendement du siècle des Lumières va se heurter à la violence : violence de la colonisation (les Négociants sodomites de la Calle), violence de la Nature (épidémies), violence de l'Homme contre l'Homme.
Dans une très belle préface Denise Brahimi suit tous les démons de Poiret, «ces dix huit mois d'épreuves qu'on aimerait dire d'initiation mais pour s'en tenir à ce que les lettres disent, car on sait bien peu de ce qui s'est passé aprés, il ne semble pas que ces épreuves aient réussi à forger un homme nouveau, ou même une nouvelle pensée. C'est donc l'histoire d'un échec qu'il nous faudra conter.».
(...) «Mais Poiret, sans qu'il le sache, est déjà bien autre chose qu'un héros du Tasse parcourant la forêt enchantée. Il est un homme parmi les autres, qui se bat contre la violence et la mort, sans rien comprendre d'où elles viennent.
Il a les mains nues, comme un héros moderne.»"