Pierre Laffont, ancien directeur de L'Écho d'Oran et député d'Oran-campagne (19581961), est de vieille souche oranaise. L'Écho d'Oran avait été fondé en 1844 par un de ses arrière-grands-pères du côté maternel, un Perrier, que ses convictions républicaines avaient contraint à s'exiler, sous LouisPhilippe. Son père, l'enseigne de vaisseau Raymond Laffont, fut, à Oran, le représentant de Charles Jonnart, le gouverneur général de l'Algérie.
A la naissance de la Ve République, en 1958, Pierre Laffont fit partie de la liste du docteur Sid Cara et alla, avec lui, siéger à l'Assemblée nationale. C'est probablement en sa double qualité de député et de journaliste - et à cause de sa réputation d'être hostile à toutes les violences - qu'il fut reçu, à deux reprises, en audience privée, par le général De Gaulle. Au cours de la première fut prononcée la fameuse expression de « l'Algérie de papa N qui, depuis, est entrée dans la langue pour de tous autres usages. En 1961, devant la montée de tous les excès et l' impuissance du Parlement, Pierre Laffont donnait sa démission de député. Il resta en Algérie jusqu'à la nationalisation de L'Écho d'Oran par les autorités algériennes en 1963.
Il est l'auteur de L"Expiation (Plon, 1968), relatant les dernières années de l'Algérie des Français, et d' une plus vaste fresque des rapports entre ce pays et la France, intitulée
Histoire de la France en Algérie (Plon, 1980).