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n 0 Archives Ruyssen - Correspondance du général Desvaux avec le Général De Neveu

« De Neveu, François, Edouard, était le grand-père du colonel Ruyssen. Nommé en Algérie en 1839, il est membre d'une commission scientifique de recherche dont il est le rapporteur à Paris en 1842. Détaché en 1843 à des travaux topographiques, il devient adjoint à la commission chargée de délimiter les frontières avec la Tunisie. Arabophone, il a épousé une Koulougli, fille de janissaire. Directeur des Affaires arabes de la province de Constantine en 1848, il se voit, en 1853, chargé des négociations lors de l'expédition dans les Babors. Sa carrière s'achève au poste de commandant de la division d'Alger en 1870. Un an plus tard, il meurt à l'âge de 62 ans, laissant une œuvre publiée en 1845, Les Khouans, ordre religieux chez les musulmans d'Algérie.
Si de Neveu apparaît comme un personnage intéressant, son correspondant apparaît, lui, comme un personnage de tout premier plan. Nicolas, Gilles, Toussaint Desvaux, né à Paris en 1810, est envoyé à Alger en 1840. A partir de 1842, il entretient avec de Neveu une correspondance qui durera près de trente années pour ne s'achever qu'avec la mort de ce dernier. Desvaux côtoie Yusuf, combat contre Abd-el-Kader, commande Batna en 1852. C'est probablement en 1853 qu'il met sa riche bibliothèque (l'expression est de Charles-André julien) à la disposition du "transporté" Terson qui voulait effectuer des fouilles à Lambèse. Desvaux invite le capitaine du Génie dirigeant le camp à faciliter les investigations de ceux des transportés qui demanderaient à se livrer à ce genre d'occupations. En 1854, il est à la tête de la colonne qui entre à Touggourt, puis il occupe le Souf et les Sebkhas, en direction du chott Djérid. En 1855, alors qu'il a été nommé général, il se voit chargé d'une mission à caractère géologique dans le Constantinois pour reconnaître le régime des eaux et la nature des sols. Il quitte l'Algérie en 1859 pour l'Italie, puisqu'on le retrouve à Magenta et à Solferino. Mais il y revient en 1864, avec le titre de sous-gouverneur de l'Algérie. Il est directement mêlé et cité dans la correspondance entre Mac-Mahon et Napoléon III, quand ce dernier fait part au gouverneur de son dessein de faire de l'Algérie un royaume arabe, une colonie européenne et un camp français. Selon Xavier Yacono, il aurait entretenu une correspondance avec Napoléon III et aurait donné son avis à l'empereur.
La correspondance avec de Neveu est abondante et nous n'avons malheureusement pas pu la déchiffrer totalement. Toutefois, nous avons remarqué des lettres de 1856 et 1857 dans lesquelles Desvaux évoque l'affaire Doineau. Il doute de la culpabilité du capitaine, déplore « l'animosité qui se déchaîne contre les Bureaux arabes qui ont rendu des services incontestables ». Il se réjouit, en revanche, de la mutation de Cousin-Montauban qui n'a pas voulu étouffer l'affaire. Rappelons qu'il a été officier des Bureaux arabes et que l'affaire l'atteint douloureusement. Dans les lettres plus tardives de 1864-1865, Desvaux évoque le voyage de l'empereur.
Cette correspondance présente d'autant plus d'intérêt qu'apparemment elle est demeurée inconnue des chercheurs. Ceci n'est pas étonnant puisqu'elle était propriété privée du colonel Ruyssen. Dans son abondante partie concernant les sources et la bibliographie de l'Histoire de l'Algérie, Ch.-A. Julien cite toutes les correspondances des officiers des bureaux arabes qu'il a consultées. Celle de Delvaux, en toute logique, n'y figure pas. Grâce au CDHA, elle est aujourd'hui offerte à la curiosité des chercheurs. »

[in Gérard CRESPO et Lucienne MARTINI, Marseille et le choc des décolonisations, Aix-en-Provence : Edisud, 1996, pp. 201-203.]

Numéro d'inventaire : 7706

Niveau d'autorisation : Public

Communicabilité : immédiate sous condition

Langue : Français

Origine : Don

Localisation : Silo 2

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