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Monographie

H 1 L’Algérie et la Tunisie

Taillart :
48. **LEROY-BEAULIEU (Paul). L'Algérie et la Tunisie. Paris, Guillaumin, 1° édit. 1887, 8°, V111-472 p. N A 53019, a° édit. 1897, N A 5470g.
Livre d'histoire (colonisation, administration, faits économiques, politiques, sociaux), d'économie politique, de critique des systèmes et des mesures adoptées. Tout y est d'inspiration élevée, car si L.-B. tient compte des réalités vulgaires et de la vie matérielle, il tend vers des fins de dignité et de générosité; de là son idéal politique à l'égard
des indigènes; certes, il ne se fait pas illusion sur la situation présente, mais il essaye de découvrir l'avenir, do prévoir une France plus forte par une colonie forte; d'où des vues hardies; une sorte de fusionnement des Européens et des indigènes; des droits conférés aux indigènes, jusqu'à la représentation au Parlement. L'impôt doit être équitablement réparti entre indigènes et Européens."

Numéro d'inventaire : 75826

Niveau d'autorisation : Public

Sommaire : LIVRE PREMIER - L'ALGÉRIE

CHAPITRE PREMIER - LES ORIGINES ACCIDENTELLES DE NOTRE ÉTABLISSEMENT EN ALGÉRIE. -- CARACTÈRE TOUT PARTICULIER DE CETTE COLONIE.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. — Origine tout exceptionnelle de notre établissent colonial en Algérie. — L'Algérie doit tenir une place à part dans l'histoire de la colonisation.
Coup d'œil historique sur les commencements de la conquête. — Irrésolution des Chambres et du gouvernement. — Hostilité d'un grand nombre portants personnages parlementaires.
La politique qui prévaut pendant huit ans est celle de l'occupation restreinte. On cherche confusément en Algérie l'application d'une formule analogue à celle du protectorat. — Efforts persévérants pour gouverner l'intérieur du pays au moyen de princes indigènes, plutôt alliés que dépendants. — Les combinaisons avec la famille beylicale de Tunis. — Les nombreux traités avec Abd-el-Kader. — Les propositions faites à Achmed, bey de Constantine.
La société indigène algérienne n'était ni assez compacte ni assez assise pour fournir les éléments d'un protectorat.
L'Algérie n'est devenue une colonie que fortuitement et malgré l'intention de la métropole 1

CHAPITRE II - LE PAYS ET LES HABITANTS.
Algérie appartient au monde méditerranéen plutôt qu'au monde africain. relations constantes de l'Algérie à travers les âges avec l'Europe méridionale et l'Asie orientale.
Situation géographique et caractère topographique de la contrée. — La division empirique : le Tell, les hauts plateaux et le Sahara. — Le relief du sol — Le régime des eaux. — Le climat.
Toutes les races du sud et du centre de l'Europe et de l'Asie orientale se sont superposées en Algérie. — Les restes de populations romaines ou imprégnées de latinisme. — Les anciens habitants du temps de la conquête de Rome. — Proportion présumée des Berbères et des Arabes. — Les descendants des Maures chassés d'Espagne.
La civilisation européenne peut, à la longue, rendre leurs qualités agricoles primitives aux anciens Berbères, aux anciens Romains, aux anciens Maures Andalous et exercer une influence heureuse sur les descendants même des Arabes nomades 15

CHAPITRE III - L'IMMIGRATION. - LE PEUPLEMENT. - L'ACCLIMATATION.
Obstacles que dans les premiers temps le gouvernement oppose à l'immigration. — Infiltration lente de l'élément européen. — Appel aux agriculteurs européens vers 1840. — Alternatives de faveur et de rigueur vis-à-vis de l'immigration.
Marche ascendante de la population européenne. — Comparaison du peuplement de l'Algérie avec le peuplement de l'Australie. — Excédent des décès sur les naissances pendant les vingt premières années. — Depuis lors, excédent notable et continu des naissances sur les décès dans l'élément européen.
Acclimatation inégale des diverses nationalités européennes. — Proportion de ces diverses nationalités dans le nombre total des colons. — Craintes inspirées par l'afflux des Espagnols. — Les naturalisations. — Moyens de favoriser à la longue la naturalisation des Européens étrangers.
Caractère hybride de l'élément français en Algérie. — Nécessité d'une union politique pendant plusieurs siècles de l'Algérie avec la France. Le recensement de 1891 et celui de 1896. — Augmentation considérable de
la population indigène 25

CHAPITRE IV - LE RÉGIME DES TERRES ET LA COLONISATION.
Nécessité d'avoir des idées claires sur ce que la France veut faire en Afrique. L'Algérie ne peut être ni une simple colonie de peuplement comme le Canada ou l'Australie, ni une simple colonie d'exploitation comme les Indes ou Java.
Caractère mixte que doit avoir la colonisation algérienne.
Situation défavorable de l'Algérie pour le régime des terres. — La propriété indivise des Arabes. -- Le domaine du dey.
Les concessions de terre et les obligations qu'elles entraînaient primitivement. — Améliorations apportées à ce régime.
Essai en 1856 et en 1860 de la méthode de vente des terres suivant les procédés australiens. — La population agricole européenne en 1864. Perfectionnements apportés en 1881 au régime des concessions gratuites. Les deux méthodes simultanées par lesquelles procède la colonisation territoriale : les concessions et les achats de terre aux Arabes.
Le système de colonisation par centres ou villages.
Étroitesse de la zone de colonisation.
Rappel en 1855 des colons établis dans des localités excentriques.
Pénurie du domaine. — L'insurrection de 1871 accroît l'étendue du domaine au moment où il était presque épuisé. — Les colons alsaciens-lorrains. — Caractère artificiel de cette colonisation.
Étendue des concessions de terres depuis 1870. — Projet de loi relatif à l'expropriation de 3 ou 400,000 hectares de terres appartenant aux indigènes. — Critiques adressées à ce projet de loi. — Le gouvernement ne doit pas exproprier les propriétaires indigènes.
Comment la colonisation agricole peut se développer. — La colonisation agricole spontanée et indépendante égale déjà la colonisation agricole officielle.
Nombre des colons ruraux en Algérie.
La production agricole chez les Européens et chez les indigènes. — La viticulture .
La race arabe ne doit pas être dépossédée. — Dans peu d'années, la colonisation officielle n'aura plus de raison d'être.
La loi de 1873 sur la constitution de la propriété privée. — Lenteur des premiers résultats. — Etat actuel des travaux. — Abus considérables dans l'application de cette loi. — Modifications apportées par les lois posténarieures. — Le régime terrien qui convient à l'Algérie.
Achats de terres faits à l'amiable par les Européens aux Arabes. Importance du domaine public actuel. — Succès de la vente aux enchères (l'une petite partie de ce domaine à partir de 1885. — Constitution de l'état civil chez les indigènes 60

CHAPITRE V - LE RUE DE L'ADMINISTRATION EN ALGÉRIE.
Le rôle de l'administration est immense dans les colonies nouvelles, il est néanmoins compatible avec les libertés des colons et doit respecter l'initiative individuelle ou collective. — L'administration doit se restreindre aux grands services d'intérêt commun. — Les dépenses préparatoires et les dépenses conservatoires. — L'administration des forêts. — Les puits artésiens. — Le service topographique. — L'introduction d'un régime perfectionné de conservation et de transmission de la propriété 113

CHAPITRE VI - LES VOIES DE COMMUNICATION; LEUR IMPORTANCE. LA MÉTHODE A SUIVRE.

Étendue des routes en Algérie. — Les chemins. — Les dépenses pour travaux divers. — Les ports.
Les chemins de fer. — De la productivité des chemins de fer algériens. — Les travaux projetés. — De l'utilité de limes perpendiculaires à la mer poussant jusqu'à l'extrême Sud. — De l'exploitation du désert. — Le Transsaharien. — Les chemins de fer doivent être construits en Algérie à beaucoup moins de frais et beaucoup plus rapidement qu'en France, ; ils doivent être exploités plus simplement. Les exemples de l'Australie du Canada, de l'Afrique australe.
Les vices généraux du système français en matière de travaux publics. — Influence des travaux publics sur l'immigration 138

CHAPITRE VII - LE RÉGIME COMMERCIAL.
Entraves au commerce algérien jusqu'en 1851. — Profond et durable détriment qu'en éprouve la colonie. — Régime relativement libéral de 1851..— Le développement du commerce extérieur algérien de 1850 à 1864 et de 1864 à 1895. — Les principaux articles d'importation et d'exportation de l'Algérie. — Le commerce avec les différentes contrées. -- Le mouvement de la navigation. — Assimilation de la France à l'Algérie pour le régime douanier. — Inconvénients de ce régime. — L'octroi de mer. — Caractère de cet impôt; les réformes dont il a été l'objet. — Son produit et celui des douanes. Tendances protectionnistes de la part de la métropole. — idée de la création de ports francs. — Utilité d'un régime douanier libéral. . 161

CHAPITRE VIII - LE RÉGIME FINANCIER ET LES IMPÔTS.
Utilité d'un bon régime financier dans une colonie. — De l'établissement de l'impôt foncier. — Des inconvénients particuliers de hauts droits d'enregistrement dans une colonie. — Le budget colonial de l'Algérie. — Les budgets départementaux et communaux.
Données contradictoires qu'offrent tes statistiques algériennes et les statistiques françaises relativement à l'équilibre des budgets algériens. — La France paie actuellement chaque année, sans y comprendre les dépenses militaires, une trentaine de millions de francs pour l'Algérie. — Les sacrifices faits par la France, depuis 1830, pour les services civils de la colonie. Les impôts arabes. — Grande augmentation de leur rendement. — Détails sur leur organisation. — Accroissement du taux de la capitation des Kabyles en 1887. — Incident de la caravane parlementaire dans la même année. Comparaison des charges des colons et des indigènes. — Réformes à introduire dans le budget algérien. — Utilité de droits légers de douane sur les marchandises françaises. — Possibilité d'arriver en peu d'années à ce que l'Algérie ne coûte rien à la France, en dehors des dépenses militaires . 184

CHAPITRE IX - LE CRÉDIT.
Importance de la question du crédit. — Exemple des États-Unis. — Taux élevé de l'intérêt dans les colonies. — Mesures qui peuvent tendre à l'abaisser. La Banque de l'Algérie, son développement depuis un quart de siècle et ses opérations. — Ses lacunes et ses faiblesses. — Projet de fusion avec la Banque de France : inconvénients de cette solution.
Les compagnies banquières diverses. — Les comptoirs d'escompte locaux.. — Le Crédit foncier et agricole d'Algérie. — Énormité du taux des prêts agricoles. — Remèdes factices sollicités par les colons.
De la possibilité d'introduire en Algérie la liberté des banques d'émission. — Les comptoirs locaux pourraient, sous ce régime, se développer comme les banques d'Écosse. — La commandite agricole pourrait, en outre, fournir à bas intérêt aux colons une partie des capitaux permanents dont ils ont besoin. — En quoi consiste ce régime 222

CHAPITRE X - DE LA POLITIQUE A SUIVRE A L'ÉGARD DES INDIGÈNES.
Situation sans précédent de notre colonie algérienne. — Les quatre politiques que l'on peut suivre à l'égard des indigènes : le refoulement, le fusionnement, l'abstention, le rapprochement ou le concours économique et moral. -- Dangers de la première et de la troisième ; impossibilité prochaine de la seconde, utilité de la dernière. — Oscillations de notre politique à ce sujet. Des obstacles à la fusion de l'élément indigène et de l'élément européen. — Les différents éléments de la population indigène. — La féodalité arabe est liée à la propriété collective. — De l'évolution de la tribu dans le Tell.
— De l'institution de la polygamie. — Raisons d'être de la polygamie chez les Arabes. — La division du travail et le développement des échanges devront singulièrement restreindre la polygamie. — Petit nombre actuel des polygames.
De l'instruction chez les indigènes. — Efforts modiques faits avant 1870 : les écoles arabes-françaises d'alors. — Les collèges arabes-français d'Alger et de Constantine. — Depuis 1870, réaction contre l'enseignement des indigènes. — Préjugés des colons. — Suppression des collèges arabes-français. — Petit nombre des écoles arabes-françaises. — Chiffre infime des indigènes qui reçoivent de l'instruction. — Dotation mesquine de ce service dans le budget colonial et dans les budgets locaux. — Utilité d'un enseignement technique indigène, respectant les croyances, les moeurs et l'état social.
La justice et les indigènes. — Les procès portés librement par les indigènes devant nos tribunaux. — Nombre et situation des cadis : ils ignorent presque tous la langue française. — Les juges de paix français jugeant les différends entre indigènes. — Grand nombre des actes faits entre musulmans devant les notaires français. — Organisation vicieuse de la justice criminelle à l'égard des indigènes. — De la suppression du Code de l'indigénat. — Nécessité de se concilier la classe moyenne indigène en lui faisant une place dans nos cadres administratifs et judiciaires. 238

CHAPITRE XI - LE RÉGIME POLITIQUE DE L'ALGÉRIE.
Phases diverses par lesquelles ont passé les institutions algériennes. Alternances du régime libéral et du régime restrictif. — Division de l'Algérie en territoire civil et en territoire militaire. — Étendue et population de chacune de ces deux régions. — Raisons d'être de cette division.
Organisation municipale : les communes de plein exercice, les communes mixtes et les communes indigènes. — Difficultés spéciales de la vie municipale algérienne. — Les électeurs indigènes et les anciens électeurs européens non Français.
Des droits des indigènes. — Les assesseurs musulmans dans les conseils généraux. — De la représentation des indigènes dans le parlement métropolitain.
De l'extension des pouvoirs du gouvernement général et du conseil supérieur de gouvernement. — Composition de ce corps. — Urgence d'une sérieuse décentralisation des affaires algériennes et de la fin du régime des rattachements aux ministères métropolitains. — La politique de l'assimilation et la politique de. l'autonomie. — De la magistrature algérienne et de la création en Algérie d'un personnel administratif spécial à l'abri des fluctuations politiques. — Insuffisance de la réforme de 1897 283

CHAPITRE XII - LE DÉNOMBREMENT DE 1896.
inconvénients des changements de méthode de dénombrements en Algérie, qui tantôt comprennent, tantôt excluent l'armée. — Tableau des divers éléments de la population de 1833 à 1896. — Forte augmentation de la population française, en partie par les naturalisations. — Diminution de l'élément italien et de l'élément anglo-maltais. — Ralentissement de l'accroissement de l'élément espagnol depuis 1886. — Forte augmentation des indigènes musulmans, quoique proportionnellement moindre de 1891 à 1896 que dans les recensements antérieurs 322

Tables des Matières : LIVRE DEUXIÈME - LA TUNISIE

CHAPITRE PREMIER - ÉTAT GÉNÉRAL DES ESPRITS EN FRANCE ET A TUNIS RELATIVEMENT A .NOTRE
PROTECTORAT TUNISIEN 327

CHAPITRE II
LES ORIGINES DU PROTECTORAT FRANÇAIS EN TUNISIE.
Anciennes relations diplomatiques de la France et de la Régence de Tunis. Les divers traités passés au me siècle. — Rôle prédominant de nos consuls en. Tunisie. — Attitude ferme de M. Guizot à l'égard de la Porte qui voulait réoccuper la Régence. — Les travaux publics exécutés avec la garantie de la France en Tunisie : le chemin de fer de la Medjerda. — La Tunisie au congrès de Berlin.
Les relations pratiques de la Tunisie avec l'Algérie. — Les incursions fréquentes sur notre territoire des tribus montagneuses tunisiennes. — opinion d'un voyageur russe, M. de Tchihatchef. — Intrigues anglaises el italiennes à Tunis. — Les griefs sérieux de la France contre le bey. Entrée des troupes françaises dans la Régence. — Le traité du Bardo ou
Kasr-es-Saïd. Insuffisance de ces conventions. — La révolte de Sfax et les massacres de l'Oued Zergua. — Occupation totale et définitive de tout la Régence 332

CHAPITRE III - GÉOGRAPHIE, CONDITIONS PHYSIQUES ET ETHNOGRAPHIE DE LA TUNISIE.
Situation de la Tunisie. — Configuration et relief du sol. — Supériorité à c point de vue du sol tunisien sur le sol algérien. — Large ouverture des vallées. — Les vents dominants et les pluies. — L'hydrographie tunisienne — Bonnes conditions hygiéniques du pays.
Ethnographie. — Berbères, Arabes, Maures, Juifs. — Caractère de population

CHAPITRE IV - LES PROCÉDÉS DE COLONISATION.
Les diverses classes de colonies. — La Tunisie doit être, surtout, une colonie d'exploitation ou de capitaux; elle pourra devenir, dans une certaine mesure, une colonie mixte. — Le développement industriel est précédé par le développement agricole, qui garde un certain temps la prédominance. Ressources variées de la Tunisie pour la culture. — Achats de terres par les Européens. — Grande quantité de terres disponibles.
L'élève du bétail. — La vigne. — Aptitude du sol tunisien pour la vigne.
— Jugement des auteurs latins sur les vins de Tunisie.
Les deux types d'exploitation européenne qui peuvent actuellement le mieux réussir : la très grande propriété par le mode d'association restreinte, et la moyenne propriété avec résidence du propriétaire. — Inconvénients des emprunts. — Difficulté de trouver des régisseurs.
Débuts de la petite propriété et de la petite culture : conditions de leur développement. — Le métayage européen.
La main-d'oeuvre : Arabes ou Kabyles, Siciliens, Calabrais, Français. Les cultures diverses. — L'olivier. — Les dattiers.
La culture des céréales. — Renseignements sur l'annone romaine et sur la part qu'y prenaient les provinces formées du territoire actuel de la Tunisie. La production des céréales au moyen de fermiers ou de métayers arabes.
— Un excellent exemple est fourni par une exploitation algérienne, celle de la Compagnie genevoise de Sétif. — Les conditions, les cadres, les résultats de cette exploitation. — Le système et les calculs de M. Pascal : en quoi ils sont exagérés.
La production des céréales au moyen de métayers indigènes commandités et dirigés peut aller simultanément, sur un même domaine, avec les cultures perfectionnées faites directement par les Européens. — Nécessité, parfois, pour un grand domaine de conserver d'énormes étendues de parcours.
La nouvelle loi immobilière. — Grande exagération, au début, des frais d'arpentage et d'immatriculation. — Cette énormité des frais réduisit l'action de la loi. — Revision des tarifs. — Perfectionnements apportés au jeu de
la loi. -- Ses résultats 352

CHAPITRE V - ÉTAT RÉEL DE LA TUNISIE SOUS LA DOMINATION ROMAINE ET BYZANTINE.
Nécessité de se rendre compte de ce qu'était exactement, comme population et comme méthode de colonisation, l'ancienne province romaine d'Afrique. Changements nombreux, déplacements de population et de cultures effectués pendant les huit siècles de la domination romaine ou byzantine; comment ils sont une cause d'erreur et d'exagération pour les savants superficiels.
La province romaine d'Afrique n'acquit une véritable prospérité qu'après plusieurs siècles.
Deux des quatre régions de la Tunisie actuelle n'ont eu qu'un essor très limité dans l'antiquité, la région des forêts et la région des steppes. Dans la région la plus peuplée et la plus fertile les villes doivent avoir été moins importantes que l'examen superficiel de leurs monuments ne le ferait croire.
Les irrigations agricoles doivent avoir été rares dans l'ancienne province romaine d'Afrique.
Calculs chimériques faits par quelques archéologues sur la population de certains districts.
La Tunisie fut pour les Romains une colonie d'exploitation, non pas une colonie de peuplement. — L'élément romain n'agit que comme un ferment. Conclusions et règles directrices qui résultent pour la France de l'étude
attentive de l'ancienne province romaine d'Afrique 394

CHAPITRE VI - DES EXPLOITATIONS AGRICOLES ET DES MÉTHODES DE MISE EN VALEUR DU SOL D'APRÈS L'EXPÉRIENCE ANCIENNE ET RÉCENTE. - LES INDUSTRIES DIVERSES.
La mise en valeur du sol tunisien : méthodes récentes. — Arrêt de la plantation de vignobles. — L'élevage du bétail. — De l'imitation des procédés australiens.
L'olivier. -- Répartition de cet arbre dans la Régence. — Les calculs merveilleux de M. Bourde sur les produits de la culture de l'olivier. Exagérations de ces données, — Les calculs plus modérés de M. Daniel Zolla. — Le contrat de M'rharça. — Les importations d'huile d'olive dans le monde civilisé et en particulier en France. — Inconvénients des hyperboles de la direction tunisienne de l'agriculture.
Les autres cultures fruitières.
La moyenne colonisation. — Exemple de succès. — Le métayage européen. — Offres récentes d'immigration de petits colons français.
Nécessité que la population indigène rurale s'accroisse. — Essai de colonisation agricole de l'Alliance israélite.
L'essor de la Tunisie dépend en grande partie de la multiplication de la population indigène et de l'élévation de son niveau de vie. — Chances pour que ces deux conditions se produisent avec le temps. — La plus forte partie de la production agricole doit finir par être consommée sur les lieux par une population accrue et plus aisée.
La situation de la Tunisie ne doit plus reposer uniquement sur l'agriculture. — Les éléments divers d'industrie. — Nombre de chaudières et d'appareils à vapeur ou hydrauliques existant actuellement dans l'ancienne
Régence 413

CHAPITRE VII - LES RESSOURCES MINIÈRES DE LA TUNISIE. - LES PÊCHERIES.
Importance des industries extractives pour l'essor initial d'une colonie. — Les ressources minières de la Tunisie. — Les mines de fer. — Les mines de plomb en préparation. — Abondance des gisements de calamine. — Les phosphates.
Nullité des exportations de produits minéraux tunisiens avant 1889. — Leur importance actuelle. — Développement possible des métiers européens et des cultures européennes autour des centres miniers. — Utilité d'une législation minière très libérale. — Conditions administratives de la prospérité des mines.
Les pêcheries. — Abondance de poissons sur les côtes et dans les lacs tunisiens : — les sardines ; l'anchois, le thon, l'éponge, les poulpes. -
Moyens d'augmenter le débit et la valeur de ces produits 437

CHAPITRE VIII - L'ADMINISTRATION ET LE RÉGIME DU PROTECTORAT.
Rôle de l'administration en Tunisie. — Sécurité initiale du pays. — Faible effectif du corps d'occupation. — Médiocre sécurité actuelle.
Le régime du protectorat. — Excellente et prudente conduite du premier résident français, M. Cambon. -- Les obstacles à notre action en Tunisie.
Insuffisance du traité du Bardo : il ne définit aucunement les pouvoirs de l'administration française. — Situation équivoque de nos représentants au début de l'occupation. — Double vasselage de la Tunisie vis-à-vis des • puissances étrangères.
La Commission financière internationale. — Heureuses conversions de la dette tunisienne. — Recouvrement de la liberté fiscale.
Les capitulations. — La juridiction consulaire. --- La réforme judiciaire.
Rattachement de la Tunisie au ministère des affaires étrangères. Fixation des pouvoirs du résident général. — Le bey et les hauts fonctionnaires tunisiens. — Les linéaments du protectorat ne sont fixés qu'en 1884.
Les contrôleurs civils. — Leurs attributions. — Les caïds et leurs khalifats.
La magistrature nouvelle. — La justice indigène : le charaa, l'ouzara- Nécessité d'une grande prudence pour l'application de nos lois à la population musulmane. — Utilité de tribunaux mixtes. — Les nouveaux tribunaux et les nouvelles justices de paix.
Les municipalités. — Leur organisation et leur fonctionnement. Leurs ressources. — Danger de les trop étendre. — Circonspection à apporter dans les essais de réglementation administrative. — Les budgets municipaux.
Utilité d'une subordination très stricte des diverses autorités françaises au résident général. — Exemples anciens et momentanés d'indiscipline de
la part des chefs de l'armée et de la justice 446

CHAPITRE IX - L'INSTRUCTION PUBLIQUE AVANT ET DEPUIS LE PROTECTORAT.

Les établissements d'instruction publique à Tunis avant le protectorat français. — L'enseignement des indigènes.; le collège ou lycée Sadiki.
Développement de l'instruction publique sous le régime français. — Fréquentation de nos écoles par les étrangers européens, les israélites indigènes et les musulmans.
Importance des sacrifices faits par l'administration pour le service de l'enseignement 478

CHAPITRE X - LES TRAVAUX PUBLICS.
Facilités naturelles qu'offre la Tunisie pour les communications. — Les chemins de fer avant le protectorat. — Décade d'années perdue pour leur extension. — Exécution du programme de 1893 à. 1897. — Fautes commises dans la direction du réseau. — La voie ferrée des phosphates de Gafsa à Sfax. — Un plan Freycinet Tunisien. — Élévation excessive des tarifs des voies ferrées.
Dépenses exagérées en routes trop magistrales et qui doublent les voies ferrées.
Les ports de Tunisie. — Importants travaux à Tunis, Sousse, Sfax et Bizerte. — Le rôle de Bizerte pour la Tunisie et pour la France. — L'avenir de cette ville. — Les bâtiments civils et les dépenses municipales. — Sommes consacrées depuis le protectorat aux travaux publics de toute importance. — Nécessité de ne pas presser les travaux à l'avenir, sous peine de risquer
le désarroi des finances 485

CHAPITRE XI - L'ADMINISTRATION FINANCIÈRE.
Excédents du budget tunisien depuis l'administration française. Organisation financière de la Tunisie. — Analyse du budget des recettes.
— Les reports des exercices précédents et les ressources propres à l'exercice. — Importance de la distinction.
Les impôts directs. — Les droits de douane. — Les monopoles et les marchés affermés. — Le budget tunisien paraît plus lourd que le budget algérien.
Analyse du budget des dépenses. — La dotation du bey et de sa famille.
— La seule direction générale des finances absorbe près des deux tiers des ressources ordinaires de la Tunisie. — L'administration générale. — Les dépenses • militaires.
Décomposition du budget des travaux publics. — Il est, pour la plus grande partie, alimenté par des. fonds de reports. — Inconvénients de l'éparpillement des crédits. — Circonspection à observer en matière de travaux publics.
L'administration des forêts. — Renseignements sur les forêts tunisiennes. — Espérances de revenus qu'on fonde sur elles.
Le budget tunisien, malgré ses apparences luxuriantes, est très à l'étroit.
— Il manque d'élasticité. — Les excédents sont le produit d'une grande économie dans le passé. — Relâchement récent dans la gestion des finances tunisiennes. — Le projet d'union douanière avec la France, et ses conséquences. — Nécessité de maintenir les impôts légers. — Grands dangers d'une politique d'ostentation et d'aventures 501

CHAPITRE XII - LE COMMERCE EXTÉRIEUR.
Le régime commercial. — L'importation. — Elle a plus que triplé sous le protectorat. — Régime des marchandises importées. — Inconvénients des traités avec les puissances étrangères. — Nature des principales marchandises importées. — Les pays de provenance. — La France tient la plus grande part dans les importations.
Les exportations tunisiennes. — Elles ont triplé sous le protectorat. Principales marchandises exportées. — Pays de destination. — Inconvénients des droits qui grèvent encore certains produits tunisiens à l'entrée de la France Continentale. — Vices du régime des « crédits d'exportation ».
La navigation.
Les droits d'exportation. — Tarif sur les différentes marchandises. Nécessité de diminuer, puis de supprimer ces droits. — Les dégrèvements déjà accomplis. — Du remplacement graduel des droits d'exportation par le relèvement des droits à l'importation.
La convention commerciale de 1896-97 avec l'Italie. — Les nouveaux droits en suspens. — Le traité avec l'Angleterre.
Utilité de maintenir en Tunisie un régime de douane libéral, tout en ouvrant la France à tous les produits tunisiens. — Concessions excessives, sur certains points, de la convention commerciale de 1896-97 avec l'Italie. — De l'introduction en Tunisie de l'octroi de mer comme en Algérie. 536

CHAPITRE XIII - DE LA PART DE L'ÉLÉMENT COLONIAL DANS L'ADMINISTRATION DE LA TUNISIE.
Le principe du self-government ne s'applique qu'aux colonies de peuplement. — Même dans ce sens, en ce qui concerne les colonies anglo-saxonnes, ce principe n'est mis en complète application qu'au bout d'un demi-siècle ou d'un siècle. — La suppression de tout subside de la part de la métropole en est aussi la condition.
Situation toute différente des colonies d'exploitation ou des colonies mixtes. — Confusion générale des idées en France à ce sujet. — Régime bâtard et brouillon en Indo-Chine et au Sénégal.
Les colonies mixtes, comme l'Algérie et la Tunisie, offrent plus de difficultés politiques et administratives que les colonies d'exploitation. — Le régime représentatif pur, sur la liste de l'élection, n'est pas de mise dans ces colonies. — La métropole doit conserver la direction politique .et administrative, d'autant plus qu'elle fait encore d'importants sacrifices. — Les colons français ont droit à être consultés et entendus.
Les corps consultatifs, composés de colons français, constitués en Tunisie : chambres de commerce et d'agriculture, etc. — La conférence consultative instituée en 1890. — Les changements accomplis en 1896 : appréciation de ces changements 554

CONCLUSION
Comparaison des possessions françaises de l'Afrique Septentrionale et des colonies anglaises ou Républiques Hollandaises de l'Afrique Australe.
Le caractère de colonies d'exploitation de nos possessions nord-africaines s'accentue de plus en plus et devient prédominant par rapport au caractere de colonies de peuplement.
Sans négliger d'accroître l'élément européen, on doit considérer que le développement numérique et encore plus économique de la population indigene sera le facteur principal de l'essor de ces contrées.
Moyens d'élever l'étalon de vie de l'élément indigène.
Conséquences qui résulteraient pour la France de ce relèvement. La politique extérieure de la France en Afrique. — Utilité du maintien du statu quo général au Maroc (réserve faite du Touat) et dans la Tripolitaine. Éventualités, qu'on doit ajourner le plus possible, de partage : entente
dans ce cas avec l'Espagne. — Bases de, cette entente 581

Langue : Français

Mention d'édition : 2ème

Lieu d'édition : Paris

Description matérielle : 619 p.: 22 cm, reliure toile.

Origine : Don

Notes : Table des matières ; Index

Localisation : Silo 4


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