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n 0 Archives C. Levy - Note sur l'action publique de Charles Lévy en Algérie française : iconographie

Charles Lévy (1870-1959), alsacien de 1872 ayant opté pour la France et arrivé à Sétif, fils aîné de Salomon Lévy fut la figure centrale de cette famille. Au delà de son leadership familial naturel multiplié par un talent exceptionnel d'ingénieur avant la lettre mû par l'innovation permanente, il démontra tout au long d'une vie active qui ne se termina qu'à son décès à 89 ans un sens profond de l'humanisme en direction des plus faibles : il mûrit et développa ainsi depuis le début du XXe des programmes de plus en plus amples en vue de l'avancement économique et social des masses musulmanes. Mais « Nul n'est prophète en son pays », il échoua finalement à les faire appliquer.
Charles Lévy n'a été ni un idéologue révolutionnaire, ni un homme politique (ce qu'il s'était toujours refusé à devenir n'étant mû par aucune ambition personnelle de pouvoir) ni un économiste doctrinaire : il mit au service de son action altruiste un génie technique concret et proposa des solutions prouvées par des opérations pilotes réussies, seules propres à emporter l'adhésion.
Son objectif permanent fut la réduction de l'écart économique et social entre musulmans et européens afin d'assurer l'avenir du pays.
En conséquence son action visait un bond en avant dans la productivité du travail rural musulman par la mise en valeur de nouvelles terres, par l'amélioration des rendements, par le développement d'un habitat décent vecteur essentiel de santé, par le développement de l'éducation et celui de l'apprentissage professionnel à l'artisanat, ensemble devant aboutir à l'autonomie financière de la cellule familiale suivant le principe : « self production » égale « self consommation », à l'opposé donc de l'assistanat stérile et démobilisateur.
Les premières démonstrations expérimentales apportées par Charles Lévy eurent évidemment pour cadre la région de Sétif :
- en 1918, création au douar des Eulmas d'une première association indigène rurale de céréaliculture en vue de maximiser les rendements par la mise en commun d'instruments agraires modernes individuellement inaccessibles,
- en 1923, création d'une cité indigène périurbaine d'habitat sain composée de petites maisons individuelles dotées des éléments essentiel : eau courante, électricité, tout-à-l'égout et accompagnées de dispensaire, d'écoles communales et d'artisanat (la mortalité infantile y fut spectaculairement divisée par dix par rapport à la situation antérieure).
A partir de 1920 et jusqu'à 1945 Charles Lévy fut l'élu de Sétif aux « Délégations Financières » en charge du budget. Il utilisa cette institution dont il fut un membre éminent respecté comme une tribune pour y plaider la mise en œuvre généralisée de ses programmes tout à la fois visionnaires et réalistes d'habitat, d'artisanat et surtout de paysannat concernant 900 000 familles musulmanes prolétaires, soit la moitié de toute la population de l'Algérie de l'époque.
La contrainte évidente de la recherche de nouvelles terres à mettre en valeur à cette fin le conduisit à décliner le programme du paysannat en autant de programmes spécialisés en fonction du potentiel (sol, climat, eau) des différentes régions : il étudia ainsi le paysannat des céréaliculteurs, le paysannat des oléiculteurs, le paysannat des moutonniers , le paysannat des oasiens (ce dernier, étudié en relation avec la Faculté des sciences d'Alger, prévoyait la création d'oasis avec puits artésiens alimentés à partir des contreforts de l'Atlas présaharien : le forage expérimental de Zelfana en 1948 fut un plein succès démonstratif.
La promotion de ces programmes fut pour Charles Lévy un apostolat permanent : il réussit à en faire adopter le principe par les « Délégations Financières » en 1943, puis par le Conseil supérieur des réformes musulmanes auprès du Gouvernement général de l'Algérie dont il fut un rapporteur en 1944 .
En 1948, il dut malheureusement se retirer de la compétition à Sétif pour les élections à la nouvelle Assemblée Algérienne créée par le Statut de l'Algérie de 1947.
Sans mandat public et privé donc de tribune, homme seul n'ayant jamais fait partie d'une quelconque mouvance qui aurait pu reprendre et soutenir ses objectifs, il fut alors sans possibilité d'action à l'échelle du pays.
Charles Lévy ne pouvait, cependant se résigner à rester inactif : à 85 ans, sa dernière réalisation fut celle d'une nouvelle cité-jardin H.B.M. de villas-pavillons sur les hauteurs d’Alger. Il n'eut toutefois pas le temps d'y inscrire sur le fronton de la salle commune restant à bâtir la phrase qu'il avait ciselée : «Ici règnent la concorde et la joie »
Il s'éteignit en 1959, trois ans avant la fin de l'Algérie française, ayant œuvré jusqu'à son dernier souffle à l'idéal humain auquel il avait consacré sa vie entière
Les descendants de Charles Lévy (2012)

Type d'archive : Pièces isolées

Numéro d'inventaire : 46049

Niveau d'autorisation : Public

Communicabilité : immédiate

Table des illustrations : - Les écoles d’artisanat professionnelle de la Cité Bel-Air, près de Sétif.
- Construction des maisons familiales de la Cité Bel-Air « respectant les coutumes autochtones (respect de l’intimité par la fermetures des courettes empêchant les vues de l’extérieur à disposant de l’électricité, de l’eau courant et du tout-à-l’égout) ». [Commentaires du donateur].
- Vue aérienne de la cité Bel-Air, près de Sétif « première cité périurbaine d’habitat sain (1923) ».

Langue : Français

Description matérielle : 3 photos. n&b ; 21*30 cm ; 42*30 cm.

Origine : Don

Localisation : Silo 2

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