"L'histoire de l'Algérie court comme le vent. Ce qui était vrai hier risque d'être mort, et tel homme, telle équipe a souvent exprimé un instant ou un geste plus qu'une doctrine, une classe ou une société.
Une étonnante permanence, pourtant, dans ce mouvement perpétuel : la paysannerie algérienne. Permanence, d'ailleurs, n'est pas sclérose. Et si ce peuple, acharné sur son sol, dans ses vignes ou ses terres à blé, sur ses plateaux arides et ses montagnes, ne se transforme que lentement, si la tradition enserre toujours sa vie, barde sa foi et arme sa résistance, la violence coloniale puis la guerre d'émancipation l'ont secoué jusqu'au tréfonds et ont ouvert dès voies par où s'insinue le souffle du renouveau. Par le malheur de la guerre, par la grâce de l'indépendance et de ce qu'on appelle hâtivement peut-être « la révolution », le paysan algérien voit remises en question bien des données de son existence, les dimensions de son champ, son mode de culture, le bénéfice qu'il tire de sa terre, les fruits qu'elle fait jaillir. Tout est là, tout est à changer, tout peut-être changera. Michel Launay, que la tourmente de ces dernières années a jeté sur ce sol, parmi ce peuple qu'il a aimé, dit ce qu'il a vu, ce qui pourrait être, ce que ces hommes souhaitent, ce qu'il souhaite avec eux. "- Jean Lacouture, 1963
"Michel Launay, né à Paris en 1933, est ancien élève de Normal Sup. Il a soutenu 2 thèses ; l'une sur Jean-Jacques Rousseau, écrivain politique, l'autre sur Le vocabulaire politique de Rousseau et de Jaurès orateur. Son intérêt pour l'Algérie indépendante l'amène à publier au Seuil, en 1963, Paysans algériens. La terre, la vigne et les hommes. En quarante ans, Michel Launay a changé comme l'Algérie elle-même. Mais il y a toujours rareté de livres sur l'agriculture et la paysannerie algérienne et son livre, actualisé, revu et augmenté jusqu'en 2006, demeure un ouvrage de référence incontournable." (4ème de couv.)

Numéro d'inventaire : 45605

Niveau d'autorisation : Public

Tables des Matières : Introduction 7

I LA VIGNE ET L'HOMME

La vigne et le paysan algérien, 13. ƒ Un hectare qui en vaut dix, 16. ƒ La vigne et l'eau, 18. ƒ La vigne chasse la forêt, 22. ƒ La vigne chasse le mouton, 25. ƒ Le berger nomade et le revenu des moutons, 30. ƒ Le berger nomade : ses « à-côtés », 32. ƒ Le berger nomade : son niveau de vie, 35. ƒ Retour dans le Tell, les vignes et les statistiques, 38. ƒ Une région « modèle » : Aïn-Témouchent, la plus riche région viticole d'Algérie, 43. ƒ La viticulture dans l'arrondissement d'Aïn-Témouchent, 49. ƒ La vigne attire et refoule « l'indigène », 54. ƒ A qui appartient la terre ? 61. ƒ Qui travaille la terre ? 69. ƒ La plus grande entreprise viticole d'Algérie : le Kéroulis, 75. ƒ Deux colons dans leurs fermes en 1960, 84. ƒ Le petit colon, 93. ƒ Qui profite de la récolte ? 97. ƒ Viticulture et chômage, 102.

II LA TERRE ET LE SANG

Histoire, ou « pas d'histoires » ? 113. ƒ Le Tell oranais au Moyen Age, 115. ƒ Le Tell oranais à la veille de la conquête française, 120. ƒ Première spoliation, 123. ƒ Les mille autres moyens d'acquérir des terres, 131. ƒ Soumissions et insurrections larvées, -134. ƒPremiers craquements : la naissance du syndicalisme agricole, 140.- Le renouveau religieux dans les campagnes, 144. - Remue-ménage dans les campagnes, 1939-1954, 151. - Le paravent : la fédération des maires et la commune mixte, 161. - L'attente souterraine du bled oranais, 1954-1956, 163. - Le soulèvement de mai 1956 et sa répression, 172. - Les regroupements dans la région de Témouchent, 184. - Le dernier visage de la domination française au pays de la vigne, 189.

III LE FELLAH ET SON CHAMP
Qu'est-ce qu'un fellah ? 203. - L'aisance : deux hectares de vignes, 206. - Le jardinier d'Arlal : la plus riche famille du village, 210. - L'acheteur de vendanges, 214. - Fellah pauvre et mauvaises terres, 223. - De la SIP à la SAP, 229. - Lots communaux, 237. -Coopératives, 245. - La maison du fellah, 253. - Comment le petit fellah devient grand, 259. - Comment un petit fellah tombe au rang d'ouvrier agricole, 266. - Comment un fellah kabyle abandonne sa terre, 270.

IV LA PEINE DE L'OUVRIER AGRICOLE
Le dernier des meskines, 279. - Ouvrières, 282. - L'ouvrier, le commis et le colon, 286. - L'évolution de 1946 à 1962, 291. -Salaires, 295. - Les « avantages en nature », 298. - La prime de vendange, 300. - Les salaires réellement versés en zone viticole, 303. - La journée de travail de l'ouvrier agricole : Loi et réalités, 308. - Le destin de Chenafi, ouvrier agricole de la Mléta, 310. -Question de santé, 315. - « S'ils mouraient tous, qui cueillerait le raisin ? », 319. - Les ressources marginales, 327. - L'unique expérience de syndicalisme agricole algérien de 1958 à 1961, 330.

V UN FRUIT PLUS DOUX QUE LE RAISIN
Telle mère, tels hommes, 346. ƒ La bataille du voile, 346. ƒ La mésaventure de la polygamie, 348. ƒ Paysannes et révolutionnaires, 350. ƒ Peines et joies des jeunes paysannes, 356. ƒ Marabouts et confréries, 360. ƒ Le taleb, 363. ƒ Un islam villageois : Tolba et Ouléma, 365. ƒ L'enfant et sa pudeur, 372. ƒ Maturité de la jeunesse, 374. ƒ Vérité et vanité de la « double culture », 377. ƒJuifs et « roumis » dans les campagnes algériennes, 383. ƒ C'est pour la terre qu'on s'est battu..., 391. ƒ Classes sociales en région viticole, 396. ƒ Mais quelle réforme agraire au royaume de la vigne ? 402. ƒ Parcelles, fermes d'Etat, 407. ƒ Au-delà de la vigne, 411. ƒ A l'aube de 1963: la convalescence du bled, 413.

Invitation. 421
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 423
GLOSSAIRE ET TABLE DES ABRÉVIATIONS 425
CARTE DE L'AGRICULTURE ET DE LA POPULATION DANS L'ARRONDISSEMENT D'AïN-TEMOUCHENT 40
CARTE DE LA RÉPARTITION DES TERRES EN ORANIE 63

Langue : Français

Mention d'édition : 3e éd. revue et augmentée

Lieu d'édition : Paris

Description matérielle : 520 p.: Ill. noir avec couv. ill. en coul.; 21,5 cm avec une dédicace.

Origine : Don

Notes : Annexe ; Index ; Bibliogr.

Localisation : Silo 4

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