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Monographie

H 1 Sous le régime du sabre, la gendarmerie en Algérie, 1830-1870

Lorcy, Damien ; Guyon, Gérard (préf. de)

Presses universitaires-Rennes

2011

978-2-7535-1467-6

965.2 LOR

Gendarmes ; 1830-1870 ; Conquête ; Armée ; Politique et gouvernement ; Organisation administrative

"Héritière de la maréchaussée d'Ancien Régime, la gendarmerie est une force de police à statut militaire répartie sur tout le territoire français au moyen un réseau de brigades.
Elle accompagne le corps expéditionnaire qui part à la conquête de l'Algérie en 1830 en qualité de « Force publique ». Sur place, elle exerce ses fonctions traditionnelles de police tant à l'égard des militaires que des civils (Européens et indigènes) ; ce qui permet de saisir de manière précise et vivante l'activité des gendarmes en Algérie et la vie de la colonie.
Sont ainsi mis au jour la faiblesse des effectifs, l'installation chaotique des Français, la domination sans partage du « régime du sabre » (le pouvoir militaire), les conditions de vie difficiles, autant d'éléments qui mettent en évidence qualités et limites de l'institution.
En retour, l'étude de l'arme et de son service permet d'approfondir les aspects institutionnels (Administration civile, Armée), judiciaires et juridictionnels (Justice, police judiciaire, juridiction prévôtale) et sociaux (colonisation, relations entre Européens et Indigènes, civils et militaires) de l'Algérie de la conquête et de la colonisation, mais aussi de saisir les intentions profondes du colonisateur.
La multiplicité des tâches confiées à la gendarmerie atteste des aptitudes et de la disponibilité des gendarmes et justifie l'appellation traditionnelle de « corps d'élite », un corps qui sait également s'illustrer dans les combats.
En revanche, l'adaptation de l'arme au terrain algérien laisse à désirer, qu'il s'agisse de lui donner des prérogatives adaptées ou des effectifs (auxiliaires indigènes notamment) en rapport avec les besoins. De fait, de manière paradoxale (en apparence tout au moins), l'Armée manifeste le plus de réticence au développement de la gendarmerie, appelé en revanche de ses voeux par les autorités civiles et judiciaires à qui elle donne pleine satisfaction.
En définitive, en dépit de ses faibles effectifs, de sa sujétion à l'Armée, malgré les nombreuses difficultés de recrutement et d'installation, le « bras armé de l'État » sait rester fidèle à sa tradition d'attachement à la légalité.
Damien LORCY, docteur en histoire du droit (université Montesquieu-Bordeaux IV), est avocat. La thèse dont cet ouvrage est issu a obtenu le Prix littéraire de la Gendarmerie et le Prix du Cercle algérianiste." (4ème couv.)

Numéro d'inventaire : 43408 ; 82333

Niveau d'autorisation : Public

Tables des Matières : Préface de Gérard Guyon 7
Introduction

Première partie - LE CANTONNEMENT RAPIDE DE « L'ÉLITE DE L'ARMÉE»

Chapitre I - L'isolement progressif de la gendarmerie 31
L'impuissance initiale de la gendarmerie 31
Les désordres de la prise d'Alger 31
Une désorganisation durable des institutions chargées de la sécurité 34
L'altération irréversible du système turc 34
Les effets néfastes de l'instabilité gouvernementale sur la gendarmerie 35
La » normalisation » de la gendarmerie 37
La réduction progressive des moyens d'action de la gendarmerie 37
La variété des moyens mis à la disposition du corps 37
La prééminence de affaires indigènes 42
La mise en place du corset institutionnel 45
Le cadre administratif général de la gendarmerie en Algérie 46
Le rôle central du conseil d'administration 47
Les tâches administratives 49

Chapitre II - La mise en place de la gendarmerie, ou l'Algérie dans un réseau de brigades déséquilibré 53
La répartition des effectifs 53
Une insuffisance largement reconnue des effectifs 53
Les raisons invoquées à l'appui des demandes 54
La lente progression des effectifs 59
L'emplacement des brigades 65
Les principes au fondement de l'établissement d'une brigade 65
Le développement du réseau des brigades 73
Le casernement des brigades 73
L'amélioration laborieuse du casernement 74
Un logement souvent défectueux 74
Le obstacles à l'amélioration des casernes 79
Des exigence sanitaires aux impératifs du service des brigades,
l'importance du casernement 84
Une condition essentielle voire vitale pour les gendarmes 84
Les besoins du service 86

Chapitre III - Le prix d'un recrutement de choix 89
La persistance du caractère problématique du recrutement 89
Le gendarme modèle 90
De fortes exigences morales et physiologiques 90
Les exigences matérielles et formelles 92
Des contingences nationales ou locales pesantes 93
Des dcultés d'ordre essentiellement qualitatif dans le recrutement des officiers 93
Les aléas du recrutement des sous-officiers et hommes de troupe 100
L'aspect pécuniaire du recrutement : une lente prise de conscience 103
Une solde spécifique à la gendarmerie d'Afrique 104
L'amélioration conséquente de l'ordinaire jusqu'en 1833 104
La crise durable du recrutement consécutive à la fin de dispositions avantageuses 107
De l'avantage d'être gendarme 111
La multiplicité des revenus possibles au cours du service 111
De la solde d'absence aux pensions de retraite et d'infirmité 116

Chapitre IV - Des relations ambiguës dans un cadre institutionnel étroitement défini 123
Le poids de l'identité militaire 123
Une soumission forte envers l'armée 123
Une mise en œuvre difficile des inspections 124
L'accentuation d'une dépendance parois contraignante 127
Du soutien ambigu de la haute hiérarchie militaire à l'hostilité du reste des troupes 135
L'affirmation de l'importance de la gendarmerie 135
L'équilibre subtil d'exigences contradictoires 137
[intervention croissante des autorités civiles 145
Un renforcement progressif des autorités civiles et judiciaires 145
L'administration civile 145
L'autorité judiciaire 146
Des relations aménagées avec « la plus sûre garantie de l'ordre » 148
Des dispositions légales confortées par une communauté d'intérêts 148
Une indépendance de l'arme à l'origine de conflits parfois aigus 152

Deuxième partie - LABEUR ET MISÈRES DE LA GENDARMERIE D'AFRIQUE

Chapitre V - Un cadre légal inadapté aux missions de la gendarmerie en Afrique 167
Un service prévôtal limité par l'absence de pouvoirs
en rapport avec les missions confiées 167
Une triche délicate : la police de l'armée 167
La police des civils à la suite du corps expéditionnaire 168
L'impuissance de la police des militaires 172
Une action judiciaire mal encadrée 177
Une extension ultra legem des pouvoirs de police judiciaire militaire 178
Les aspects juridictionnels de l'action prévôtale 181
Un révélateur institutionnel 183
Des attributions progressivement « civilisées » 185
Un lent reflux du service militaire 186
La participation aux combats 186
Les devoirs militaires et les missions annexes 189
Les attributions civiles spécifiques des gradés de la Légion d'Afrique 191
Une polyvalence importante 191
Des contraintes parfois avantageuses 195

Chapitre VI - Une mise en oeuvre inégale des différentes prérogatives 199
L'orientation de l'activité 199
Des sources lacunaires 199
Une évolution chiffrée contrastée 201
Une progression en trompe-l'oeil de 1838 à 1850 201
La mise en perspective de l'activité de police judiciaire entre 1850 et 1870 206
Les domaines d'intervention privilégiés 212
Ratione personne cr materiae 212
Ratione operae 216
D'une retenue traditionnelle au zèle de commande,
un labeur de tous les instants 221
Un « veilleur » sollicité 221
Une adaptation progressive de la surveillance générale 222
Un corps zélé inadapté à la surveillance politique 229
Une mission complexe : la conduite des prisonniers 237
Un gendarme, des polices 240
La diversité des polices 241
Une fermeté bien entendue dans le maintien de l'ordre 247
L'extension des prérogatives ordinaires en matière de police judiciaire 259

Chapitre VII - L'insertion des gendarmes à défaut d'adaptation institutionnelle 273
L'installation progressive des gendarmes 273
L'enracinement du gendarme en Algérie 273
L'insertion dans la société algérienne 278
De la retenue exigée à la discrétion nécessaire 278
Des relations essentiellement professionnelles avec les indigènes 282
L'adaptation modérée de l'institution au milieu algérien 287
Une adaptation empirique des prérogatives 287
Des réticences ministérielles marquées aux invitations
à élargir le champ d'action du corps 287
Une marge de manœuvre insuffisante malgré les aménagements pratiques 288
Les efforts d'adaptation matérielle et culturelle 289
Les ajustements imposés par la culture locale 289
Une adaptation des gendarmes au pays 292

Chapitre VIII - Un manque d'ambition pour la greffe indigène 297
Vingt années d'atermoiements 297
Des projets justifiés par les besoins 297
L'opposition croissante de l'armée 301
Une organisation mal conçue de la gendarmerie indigène 307
Une assimilation limitée au modèle français 307
Les causes profondes d'un échec 311
Conclusion 315
Annexes 321
État sommaire des sources 333
Bibliographie 337
Index nominum 341
Index rerum 343

Langue : Français

Lieu d'édition : Rennes

Description matérielle : 350 p.: couv. ill. en coul.; 24 cm.

Collection : Histoire

Origine : Don ; Don

Notes : Table des matières ; Index ; Bibliogr.

Localisation : Silo 4 ; Réserve


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Nbre d'exemplaires : 2
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