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Archives

n 0 Répertoire numérique du fonds Ratel

Fonds réunissant un ensemble d'archives, et notamment de l'iconographie, sur les membres des familles Dumaz et Ratel.

- Léon Lucien Dumaz est né le 26 juin 1889 à Lescheraines, canton du Châtelard, département de la Savoie. Son père est le notaire Jean-Ernest Dumaz, maire de Lescheraines et conseiller d'arrondissement pour canton du Châtelard (Noyer, 1844-Lescheraines, 1913). Sa mère est Marguerite Perret (Myans, 1859-Lescheraines, 1904), fille du maire de Myans. Léon-Lucien Dumaz est l'avant-dernier de leurs 11 enfants (4 filles et 7 garçons, dont 3 morts en bas âge). Après des études au collège de Saint-Pierre d'Albigny (Savoie) où son père avait été élevé, il suit, à Lyon, les cours de l'École de notariat et obtient son diplôme de clerc de notaire. Du 4 octobre 1910 au 25 septembre 1912, il effectue son service militaire au 156e régiment d'infanterie à Lyon, puis débute une carrière de clerc de notaire. Il épouse, le 21 octobre 1913 à Lyon Esther, Wilhelmine, Marie, Mewes, née à Valréas (Vaucluse) le 26 avril 1883 (Valréas -Casablanca, 1960). D'ascendance allemande, Esther est la fille d'un ouvrier imprimeur venu travailler aux usines de cartonnage de Valréas.
Le jeune couple s'expatrie au Maroc, où Léon Lucien débute, le 23 octobre 1913, dans l'administration du protectorat en qualité de commis au service de l'état civil au consulat de Casablanca. En 1916, il est muté à Fés, en qualité de commis principal aux services municipaux où son épouse le suit. Ils habitent une maison du côté de Bab Boujloud, ravitaillée en eau par des porteurs. En 1917, le couple regagne la France car Léon-Lucien doit partir au Front, tandis que son épouse rejoint ses parents à Valréas ; elle y donne naissance, le 17 septembre 1917, à une petite-fille, prénommée Marie Charlotte Henriette.
Léon Lucien est nommé sergent le 9 août 1918. Mais, le 7 septembre 1918, brûlé et intoxiqué par l'ypérite en forêt de Coucy (Aisne), il doit être évacué sur un hôpital parisien. Il gardera toute sa vie des séquelles du gaz moutarde (baisse oculaire, bronchite, emphysème) qui le contraindront à faire périodiquement des cures thermales. Après l'Armistice, il est détaché à l'instruction de troupes polonaises ; il n'est démobilisé que le 28 avril 1919.
Son courage durant la grande Guerre vaut à Léon-Lucien Dumaz :
- une citation le 21 mai 1919
- la croix de guerre avec étoile de bronze,
- la médaille interalliée de la Victoire
- la croix du combattant
- le Ouissam alaouite
- le Nicham Iftikhar
- l'insigne des blessés.
Léon-Lucien et Esther rejoignent, en 1919, Fez avec leur petite Marie. Le 2 août 1920, Esther y donne naissance à un fils, prénommé Jean. Le climat de Fés ne convenant pas aux deux enfants, Léon-Lucien obtient, en mai 1924, sa mutation aux services municipaux de Mazagan, une cité balnéaire située à 100 km au sud de Casablanca, surnommée « le Deauville marocain ».
L'expatriation de Léon-Lucien et Esther Dumaz au Maroc a été suivie par celles de ses soeurs Marcelle et Ernestine, par celle de son frère Henri et de plusieurs cousins.
-Marcelle Dumaz (1891-1955) deviendra directrice de l'école officielle d'art indigène de Casablanca.
-Ernestine Dumaz (1878-1945) sera maîtresse dans cette même école.
-Henri Dumaz (1887-1942) sera agriculteur dans la région de Marrakech.
Leurs cousins seront également agriculteurs dans la région de Fés et Rabat.
A Mazagan, la famille s'agrandit avec la naissance, le 5 décembre 1926, d'une petite fille prénommée Marguerite. Léon-Lucien et Esther habitent successivement une villa sur le Plateau, une maison près de l'hôpital, puis une des villas Bencherki, proches du parc de la plage. Très sociable et dévoué, Léon-Lucien est trésorier de la Société de bienfaisance et de la Goutte de lait de Mazagran.En 1946, Léon-Lucien prend sa retraite avec le grade de « commis principal de classe exceptionnelle ». En 1957, Léon-Lucien et Esther partent s'installer à Casablanca où vit leur benjamine. Ils y habitent une villa de la rue Rude. Le 25 novembre 1960, Esther y décède. Léon-Lucien reste, alors, quelques mois au Maroc, puis rentre en Savoie où il vit à Myans, Lescheraines, puis Montmélian, où il meurt le 27 juillet 1969. Il est inhumé au cimetière de Myans, auprès de sa soeur Céline (1879-1916) et de son frère François (1880-1934).

- Joséphine, Marie, Antoinette Dumaz, née à Lescheraines (Savoie) le 14 mai 1885. Mariée le 22 septembre 1910 à Charles Ratel qui était alors receveur d'enregistrement, elle fut veuve en 1923. Vers 1935, elle vint avec ses deux enfants, Maurice et Jean, à Casablanca rejoindre sa sœur Marcelle. Elle repartit du Maroc après la guerre et décéda à Saint-Geoire en Valdaine (Isère en 1956) où elle est inhumée.

- Sa sœur Marie Céline Marcelle Dumaz est née à Lescheraines (Savoie), le 20 septembre 1891. Elle est la fille du maire de Lescheraines qui était notaire. Elle arriva au Maroc en 1914 où son frère cadet Léon faisait son service militaire. Elle s'installa à Casablanca. En 1920 elle y fut nommée directrice de l'école officielle d'art indigène (Broderies et tapis marocains avec enseignement du Français). Elle se fit construire une villa rue Rude à Casablanca. Très attachée à ses origines, elle avait l'habitude de recevoir des savoyards et de participer aux repas d'une amicale de savoyards. Elle prit sa retraite dans les années 40 et devient alors représentante de commerce en mercerie, bonneterie, colifichets (notamment elle représentait la marque D. M. C.). Elle sillonnait tout Casablanca à vélo dans les années 50 pour visiter ses clients et livrer ses produits. Elle décéda à Casablanca en 1955 et y est inhumée au cimetière d'El-Hank. Elle resta célibataire. Deux de ses frères, deux de ses sœurs et plusieurs de ses cousins savoyards s'installèrent aussi au Maroc, au début du protectorat. Ils y furent colons ou fonctionnaires.

- Maurice Ratel, fils de Joséphine, Marie, Antoinette Dumaz, est né le 13 Novembre 1916 à Seignelay dans l'Yonne, où son père était alors en poste. Il passe son enfance et son adolescence à Corbie dans la Somme, puis à Amiens et les a finies au Maroc. Vers 1935, il part donc pour le Maroc où deux tantes, deux oncles et plusieurs cousins maternels sont établis avec leurs conjoints et conjointes depuis les premières années du Protectorat. Il y devient instituteur. Il débute à Fès, puis est affecté dans d'autres villes marocaines, avant d'être muté en 1939 à l'école musulmane d'apprentissage de Mazagan (actuelle El Jadida) où il exerce jusqu'en 1956. Il se marie le 4 juillet 1939 avec sa cousine, Marie Dumaz.
En 1956, Maurice Ratel est fait chevalier des palmes académiques et est nommé directeur de l'école de garçons d'Azemmour à une dizaine de kilomètres de Mazagan. En 1957, il reçoit les Palmes académiques et est nommé directeur de l'école de garçons de l'avenue Foch à Mazagan. La famille Ratel habite alors le logement de fonction, adjacent à cette école. Maurice Ratel assure la fonction de directeur jusqu'en juin 1962, date à laquelle il prend sa retraite. En Octobre 1962, il rentre avec sa femme et sa fille en France où il s'installe à Chambéry. En Octobre 1965, tous trois déménagent pour Aix qu'ils ne quitteront plus. Maurice Ratel est décédé à Aix en 1991. Il est enterré au vieux cimetière de Valréas aux côtés de son épouse, décédée à Marseille, le 19 janvier 1984.
Christiane Derobert-Ratel, qui vit toujours à Aix est à présent retraitée. Elle a été maître de conférences en Histoire du Droit à la faculté de droit de Toulon.

- Maurice Ratel avait un frère prénommé Jean-Ernest, capitaine d'aviation et chevalier de la légion d'honneur (1920-1954), qui après avoir servi dans les Forces françaises libres a fait une partie de sa carrière outre-mer (Algérie, Tunise, Indochine, Afrique noire). Né le 10 mars 1920 à Seignelay (Yonne), Jean Ratel passe ses premières années à Corbie, fréquente le collège d'Amiens, puis vers 1935 part avec sa mère au Maroc. Il est inscrit à l'école militaire de Marrakech. Puis il suit les cours de l'école aéronautique de Salon où il est de la promotion 1943. Il est un temps basé à Istres. Il participe à la seconde guerre mondiale dans l'aviation. Il est dans le Groupe de chasse 3/ 2 « Alsace » en qualité de pilote chasseur-bombardier. En 1945, il est sous-lieutenant. Le 10 août 1945, par décision n° 1018, signée de Gaulle, président provisoire de la République Française et chef des armées, Jean Ratel est cité à l'ordre de l'armée aérienne pour le motif suivant : « Jeune officier très consciencieux, équipier confirmé, ardent combattant. A effectué de très nombreuses missions d'assaut et de bombardement en pique dans des zones puissamment défendues par la D.C.A. ennemie. A détruit en coopération de nombreux véhicules. En particulier a accompli 20 missions offensives durant le mois d'Avril, époque la plus dure en pertes pour le Groupe « Alsace » depuis sa création. Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec palme de bronze ». Le commandant du groupe de chasse « Alsace » est alors le Capitaine Tanguy.
Jean Ratel est ensuite affecté en Tunisie, en Afrique noire et participe aussi à la guerre d'Indochine. Le 14 septembre 1951, alors qu'il est capitaine, Jean Ratel prend le commandement de l'escadrille de la base aérienne de Colomb-Béchard, en Algérie.
Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 5 juillet 1952 à Colomb-Béchar.
En 1954, il est à la base de Mons-de-Marsan. Au cours d'une mission en novembre 1954, alors qu'il pilote un avion vers l'Alsace ou l'Allemagne, son avion par suite d'une panne de moteur, s'écrase contre un arbre dans les environs de Strasbourg et Jean Ratel décède sur le coup. Il reçoit à titre posthume la médaille d'or du mérite civique. Le 24 mars 1955, le lieutenant Colonel Maurin écrit ceci à sa mère, Joséphine Dumaz :
« Madame, j'ai l'honneur de vous faire parvenir le diplôme conférant à titre posthume la médaille d'or du mérite civique à votre fils le Capitaine Jean Ratel. Je suis allé personnellement recevoir ce diplôme au cours d'une cérémonie présidée par Monsieur Maria. Au nom du Ministre de l'Intérieur, le Président à retracé en quelques mots, la brillante conduite de votre fils au moment de son accident et cette haute distinction lui a été décernée parce que Chef de bord de l'appareil, il a sauvé les autres occupants en leur donnant l'ordre de se mettre à l'abri, à l'arrière de l'avion, avant le choc. Cette décoration est remise aux Français qui par un acte de courage ont contribué à sauver certains de leurs concitoyens. Je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de mes hommages respectueux ».
Jean Ratel est inhumé au cimetière de Corbie dans la tombe familiale.


- Marie Dumaz, mère de la donatrice, est née le 17 septembre 1917 à Valréas (Vaucluse). Elle était secrétaire au bureau des Domaines, puis, de 1958 à 1962, au Lycée Ibn Khaldoun de Mazagan et était la fille d'un commis de la municipalité de cette ville. En 1947, ils eurent une fille prénommée Christiane (la donatrice).

- Arthur-Joseph-Marie Viviand, cousin savoyard de Joséphine et Marie Dumaz. Né au Châtelard en Savoie, le 15 août 1864. D'abord militaire, il fit 15 ans de campagne en Algérie au 2eme régiment de tirailleurs algériens. Il épousa le 10 janvier 1891 à Mostaganem, Adrienne-Geneviève Gatto, native de Mostaganem. Après avoir pris sa retraite de militaire avec le grade d'adjudant, Arthur-Joseph-Marie Viviand devint percepteur des contributions directes dans l'Eure, en 1901, puis dans l'Yonne et l'Oise. Il décéda à Nice le 23 mai 1949.

Papiers personnels de Léon Lucien Dumaz

Iconographie

178 ARC 07
Photographies familiales
[1913]


Papiers personnels de Maurice Ratel

Iconographie

178 ARC 01
Photographies scolaires
1938 - 1960

178 ARC 05
Photographies familiales
[1930] - 1939

178 ARC 06
Photographies de départ en retraite de M. Maurice Ratel, directeur de l’école de garçons, de l’avenue Foch à Mazagan
1962


Papiers personnels de Jean Ratel

178 ARC 03
Documents relatifs à sa carrière
1951 - 1955

Iconographie

178 ARC 02
Diverses photographies
[n.d.]


Papiers personnels de Christiane Derobert-Ratel

Iconographie

178 ARC 08
Photographies scolaires
1955 - 1956


Papiers personnels de Arthur Joseph Marie Viviand

Iconographie

178 ARC 09
Portrait
[n.d.]


Pièces isolées

178 ARC 04
Dossier sur Marie Feuillet
1912 - 1945

178 ARC 10
Image pieuse : Notre Dame d'Afrique
[n.d.]


Fonds accompagné de films réalisé par Jean et Maurice Ratel [communicable sur dérogation] :
- Voyages Algérie, Tunisie, Afrique noire au début des années 50 par Jean Ratel ;
- Voyages dans le centre et le sud du Maroc (notamment à Agadir avant le tremblement de terre), 1957 -1958 ;
- Films familiaux amateurs, Mazagan (100 km au sud de Casablanca), 1956 – 1959.



Type d'archive : Fonds

Numéro d'inventaire : 37003 ; 44862 ; 67065

Niveau d'autorisation : Public

Communicabilité : immédiate

Langue : Français

Origine : Don

Localisation : Silo 2

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