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Monographie

H 0 Affrontements culturels dans l'Algérie coloniale : écoles, médecines, religion, 1830-1880

"Ecrit avec l'intention de dépasser l'intérêt d'un public universitaire, cet ouvrage rayonne sur un monde où le philosophe, le sociologue, le psychologue ont leur part : Etude sociologique des civilisations, Etude d'histoire psychologique donc. Mais le grand maître de ces pages, est, finalement, la raison, son cheminement tenace et aventureux : c'est un Essai d'histoire de la raison, incarnée, arrachée aux concepts, et devenue la proie du temps.
Les colonisateurs du XIX e furent les paladins de cette dame si délibérément mise en pièces aujourd'hui. Ils en prêchèrent les vertus jusqu'aux confins du désert. Ils crurent à la magie de sa rigueur. Peu leur importait la situation coloniale, les bataillons qui les précédaient, ou les accompagnaient, sur les pentes de l'Atlas. Le progrès entrevu leur paraissait sans commune mesure avec les bavures de la méthode, le peu d'empressement des populations. Ils furent surpris d'être contraints au monologue.
Quelles furent, à leurs sollicitations, les réactions des populations locales ? Qu'est-ce qui, dans la civilisation qu'ils prêchaient, leur parut essentiel ou significatif ? Quelle histoire, non pas celle des marchandises, mais celle des consciences et des intelligences embarquées dàns une aventure, exaltée par les uns et subie par les autres, écrirent-ils?
Yvonne Turin, historienne de métier, a trouvé dans l'observation quotidienne, auprès du monde hispanique d'abord, puis en Afrique du Nord, l'orientation de ses recherches.
Elle a enseigné à l'Université de Rabat et à celle d'Alger, où elle se trouve à nouveau, au titre de l'assistance technique et de la coopération." (4e de couv.)

Numéro d'inventaire : 32639

Niveau d'autorisation : Public

Tables des Matières : Introduction, p. 7.
I. Relations des fonctions enseignante, médicale, religieuse dans les civilisations européenne, islamique et juive, p. 9.
II. La colonisation française crée, immédiatement et à la fois, hôpitaux et écoles, p. 12.
III. La colonisation comme forme d'influence intellectuelle. Moment d'une évolution plus générale qui pousse le monde des civilisations traditionnelles vers la civilisation moderne, p. 26.
1. Premières réalisations. 1830-1848. Des illusions aux problèmes, p. 31..
I. Instruction, p. 35.
A. 1830-1839. Découvertes des difficultés linguistiques et religieuses. L'Intendance de Genty de Bussy : Différence de point de vue entre Alger et Paris — L'expérience de l'école d'enseignement mutuel, 1833 — Rapport du 20 octobre 1832, p. 10.
B. 1839-1847, p. 46.
L'impossible recrutement. Constat d'échec par le Comte Guyot, nouvel intendant civil et complexité du problème religieux, p. 46.
La nouvelle équipe, les écoles arabes-françaises, p. 50. L'éducation des filles : l'école de Mme Allix, p. 52.
Réaction du milieu israélite. Premières publications scolaires : mission Dutrône 1834, projets de 1846-1847, p. 56.
Les collèges arabes-français de Paris et d'Alger, p. 60. Programmes et buts de l'instruction : programme Demoyencourt et projet Léon Roches, p. 70.
II. Médecine, p. 76.
A. Le cadre institutionnel, p. 77.
B. Médecine, science et politique. Le Dr Pouzin à Boufarik, p. 84.
C. Découverte du contexte médical local, p. 87. Les souvenirs des docteurs Temporal, Candi et Deleaux. Les soeurs de la Doctrine chrétienne, p. 92.
D. Les réalisations officielles : Bugeaud et Salvandy, p. 96.
2. Enquêtes et mises au point, p. 101.
I. Pourquoi les enquêtes.
A. La conquête s'achève. On découvre l'importance politique de l'information, p. 101.
B. La jeunesse arabe commence à poser des problèmes, p. 105. IL L'information et ses découvertes en 1847, p. 109.
A. Rôle de l'équipe de Constantine, p. 110. Analyse des structures intellectuelles et pratiques du système scolaire musulman : importance du fait religieux comparé à la mentalité laique française, p. 110. Les biens habous et la misère des tolba, les zaouia, p. 112.
B. L'enseignement arabe avant et après la conquête. La mentalité des enquêteurs, p. 116. Les résultats de l'enquête. Les hommes de religion, coeur de la résistance : tolba et zaouia, p. 120. Diminution considérable des écoles de tous ordres, p. 128.
C. Lutte et prédications contre l'envahisseur chrétien : l'usage de la prophétie de Moulay Taieb, p. 136.
III. Observations médicales, p. 142.
A. Difficultés de la médecine, témoignage des épidémies. Succès des tournées, p. 142.
B. Notion de maladie et besoin médical, p. 146.
IV. Conclusion : les trois solutions possibles, p. 150.
3. L'organisation administrative. Les Décrets du 14 juillet et du 30 septembre 1850, p. 156.
L Le contexte historique. La rivalité administrative et politique entre les ministères de la Guerre et de l'Instruction publique, p. 158. Deux ministères, deux politiques, p. 160.
II. Mise au point des décrets, p. 165.
A. Les habitudes scolaires françaises, p. 167.
B. Désaccord entre la Direction des Affaires algériennes à Paris et le Conseil du Gouvernement à Alger. Les notes Viala Charon, la discussion, p. 169. L'opinion du Conseil de Gouvernement : esprit, programme, budget, p. 174.
III. Les décrets et leur application. Ecole et politique, p. 178.
A. Décret du 14 juillet 1850: création d'écoles arabes-françaises. Localisation, programmes, écoles de filles, le but poursuivi, le financement, p. 179.
B. Décret du 30 septembre 1850 : les écoles arabes primaires traditionnelles et les difficultés d'une action quelconque, p. 182. L'enseignement supérieur : les medersa, les zaouia, p. 184.
L'application : la Circulaire d'Hautpoul n° 408, p. 187.
La Circulaire Randon du 29 janvier 1852. Méthode, programme et évolution, p. 190.
4. La politique de l'instruction musulmane. 1850-1880. Son échec et le maintien du refus scolaire, p. 196.
I. L'évolution législative 1850-1870, p. 198.
A. Evolution lente vers l'acception de la séparation des cultures, p. 198.
B. La fiche d'information des Bureaux arabes, sa signification, son usage, p. 200.
C. Les mesures législatives : gratifications, inspections, intentions et réalités, p. 203.
D. La politique du Gouvernement général : l'expérience des bureaux arabes, p. 206. Examen ou autorisation P Le. rapport
Depeille de 1854, p. 208.
E. La politique de l'enseignement parallèle arabe-français et la tendance au contrôle, 1863-1875, p. 211.
H. L'application ou l'expérience des bureaux arabes, p. 216.
A. Tendance à ranimer l'enseignement arabe primaire. Son échec. Etude régionale : Constantinois, Oranais, Algérois, p. 216.
B. Volonté maintenue d'une action scolaire, p. 227.
1. Les causes de la désorganisation de l'enseignement arabe
apparaissent plus clairement :
- les derrers et la surveillance officielle, leur nombre, p. 228
- recrutement et misère des tolba, p. 234
- misère et confiance, p. 238.
2. Les zaouia, p. 240.
C. Les medersa. Recrutement, condition sociale, concurrence des zaouia et enseignement, p. 246.
5. Collèges et écoles arabes-françaises. 1850-1880. Le refus scolaire (suite), p. 251
I. Les écoles arabes-françaises dans les villes, p. 253.
A. Recrutement des instituteurs, ses difficultés, p. 253.
B. Les écoles de garçons :
1. Le recrutement des élèves, p. 255
2. L'enseignement, p. 260
3. L'emploi des connaissances, la notion d'assimilation, p. 282
4. Le projet A. Lockyer, p. 265.
C. Les écoles de filles, p. 268.
L Ecoles de Mme Luce à Alger et de Mn" Aguiré à Constantine, p. 269
2. Discussion, p. 274.
D. Ecoles israélites-françaises, p. 277.
E. Les collèges arabes-français, Alger, Constantine, Oran, p. 278. H. Les écoles arabes-françaises dans ' le pays arabe /1 p. 281.
A. Conditions générales : installation, évolution, disparition, p. 281. Influence de la personnalité des chefs des bureaux arabes, p. 287.
B. Les problèmes : les bâtiments, les maîtres, les élèves, l'internat, p. 287.
C. Le maintien du refus familial, les résultats, p. 292.
D. Les chefs des bureaux arabes et l'esprit rationaliste, le développement de la concurrence, p. 295.
Conclusion, p. 301.
6. La médecine de 1850-1880. Un cas type : la vaccination et l'évolution du refus médical, p. 303.

PREMIÈRE PARTIE : Le service médical et ses difficultés, p. 309.
A. Situation sanitaire, misère et épidémie. Limites et impuissance de la médecine scientifique contemporaine, p. 310.
B. Service sédentaire du bureau arabe. Locaux, méthodes, financement, efficacité, p. 318.
C. Expérience des tournées dans les tribus : leur fréquence et leur acceptation. Officiers de santé et médecins de colonisation, p. 324.
D. L'hôpital et la maladie : l'expérience de Sidi-Bel Abbès, p. 330.
E. Le manque de médecins et la création de l'Ecole de médecine, p. 333.
F. Médecine et environnement intellectuel. Les premières tentatives de vaccination, p. 336.
C. Faut-il vacciner ? Techniques nouvelles et mentalités médicales, p. 338.

DEUXIEME PARTIE : L'interprétation médicale, Science, médecine et politique, p. 341.
I. Médecine et politique.
A. Les pratiques médicales : médecine immédiate et préventive, médecine individuelle ou collective, p. 342.
B. De l'usage politique de la vaccination. Le maniement psychologique des foules, p. 351 :
— la pratique des r bruits », p. 351
— les moyens de diffusion, p. 352
— mise en condition des populations, p. 355
— substance de la fausse nouvelle anéantissement, .guerre,
stérilité, caricature, p. 361
C. L'incertitude des techniques médicales accroît la suspicion, p. 369.
D. 1858, l'interdiction des campagnes de vaccination, et essai d'utilisation de vaccinateurs arabes après 1864, p. 370.
II. Science et médecine, p. 374.
A. Maladie et connaissance. Le médecin européen, paladin de la raison, p. 375.
B. Les femmes et le médecin étranger, p. 379.
C. Médecine curative et médecine préventive. Dieu et la maladie, p. 381.
D. Les atouts de la médecine européenne : quinine, produits mercuriels collyres, p. 386.
E. Difficultés d'emploi d'autres médications. La notion de maladie, p. 389.
F. Dialogue ou concurrence médicale, p. 393.
G. Au-delà des analyses : la vie, — médecine magique et magie rationnelle, p. 396.
H. Le médecin et sa science : du doute comme méthode, p. 401.
I. Conclusion, p. 407.
Conclusion, p. 410.
Bibliographie, p. 418.
Index, p. 423.

Langue : Français

Lieu d'édition : Paris

Description matérielle : 435 p.; 23 cm.

Origine : Don

Localisation : Silo 4

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