m
     
Monographie

H 1 Pour en finir avec Vichy, 1. Les oublis de la mémoire 1940

Amouroux, Henri

Editions Robert Laffont

1997

2-221-08201-X

965.4 AMO

Vichy (Gouvernement de) ; Seconde Guerre mondiale 1939-1945

"Lorsque mes petits-enfants auront quarante ans et mon arrière-petite-fille Lottie vingt, Vichy obsédera-t-il toujours la conscience française ? Quels rapports la France entretiendra-t-elle
alors avec de très anciennes blessures ? Saura-t-on encore que Vichy est né de la plus cruelle et de la plus totale défaite de toute l'histoire de France, que l'on ne peut l'imaginer détaché des brutales exigences de l'occupant et de la quotidienne inquisition des « collaborateurs » parisiens ?
Ces interrogations - et quelques autres - sont à l'origine de ce livre, que j'ai voulu presque testamentaire. Quarante années de travail, les témoignages écrits de milliers de lecteurs, m'ont donné le droit, et peut-être le devoir, de l'écrire.
J'ai voulu insister sur des points trop négligés et dont la connaissance permettrait un jugement moins manichéen, ce qui ne veut pas dire indulgent. Car sur Vichy, je tiens pour valable ce que Germaine de Staël, se souvenant de la Terreur, écrivait en 1810 : « Se permettre de mauvais moyens pour un but que l'on croit bon, c'est une maxime de conduite singulièrement vicieuse dans son principe... » Je sais d'autant mieux ce que l'on peut reprocher à Vichy - les compromissions, les complicités, les initiatives - que je conserve, avec les photos de mes enfants, la photo de Régine Adjelson, petite juive de huit ans, déportée vers Auschwitz dans le convoi du 17 août 1942...
En finir avec Vichy... En finira-t-on jamais ? Mais comprendre les évolutions des sentiments, dissiper les confusions, se protéger des télescopages des dates et des événements (1940 n'est pas 1941, qui n'est pas 1942...), faire oeuvre d'explication pour réparer les « oublis de la mémoire » - telle est l'ambition de ce livre."

Numéro d'inventaire : 27600

Niveau d'autorisation : Public

Tables des Matières : Introduction 11
1. Un autre monde 13
Le monde de la campagne. — Le monde de la famille. —Le monde de l'amour. — Éducation sexuelle : un mot choquant. — Le monde du travail. — Le monde de la Grande Guerre. — Pétain : un homme de la terre. — Paul Reynaud : attachant et irritant.
PREMIÈRE PARTIE: LE PEUPLE ABUSÉ 39
2. La plus grande défaite de la France 41
Aucune troupe pour barrer la route de Paris. — Le mensonge des communiqués. — Faire la guerre à la Russie plutôt qu'à l'Allemagne. — Trois mois de guerre : 1 434 morts. — 9 mai : Reynaud est démissionnaire. —85 310 morts français en six semaines. — De Gaulle : « ce peuple perdu et cette déroute militaire ». — Weygand : « Le meilleur de l'armée française est capturé ». — RAF : les Anglais font la sourde oreille.

3. 26 mai : l'armistice dans tous les esprits 69

Le mot tabou : « armistice ». — L'accord franco-anglais du 28 mars. — Anglais, Américains, Français regardent en direction de Mussolini. — Roosevelt, le 17 mai : « Que la flotte anglaise se mette à l'abri aux États-Unis ». —Avances de lord Halifax à l'Italie. — Les espérances de Churchill : le temps et l'espace. — La bataille de la Somme. — Rommel : « J'ai dormi comme un loir ». — Dunkerque : bataille autour du nombre de soldats sauvés. —Churchill interdit à Reynaud de citer les chiffres de l'aide anglaise. — Reynaud avoue l'« immense » supériorité de l'armée allemande. — Le bilan du désastre. — Au gouvernement, deux hommes seulement pour la guerre à outrance.
4. De Gaulle : un destin encore en pointillé 101
De Gaulle à Reynaud : « Soyez Carnot ! ». — Le « déboulonnage » de la statue de Pétain. — Les communistes n'ont pas pris le pouvoir à Paris. — De Gaulle veut remplacer Weygand par Huntziger. — Querelles lors du procès Pétain. — La chimère du « réduit breton ». — Un très beau plan de défense... sans défenseurs.
DEUXIÈME PARTIE : LE PEUPLE ACCABLÉ 119
5. Pétain 121
Pétain, de Gaulle et les hommes politiques. — Pétain intervient politiquement le 25 mai. — Pétain dénonce le goût de la vie facile et l'abandon de l'effort. — Spears : « Les Français oublient quels ennemis nous pouvons être ». — « Jusqu'à la dernière goutte de sang français... ». — Pétain à Churchill : « Où sont vos quarante divisions ? ». — La très obscure journée du 13 juin. — De Gaulle met en accusation Reynaud et Churchill. — Churchill : « L'homme du destin », De Gaulle : « Je n'ai pas entendu ». — Weygand : « Les ministres devraient avoir le courage de rester en France ». — Raoul Dautry, le prophète. — Pétain : « L'armistice est, à mes yeux, la condition nécessaire à la pérennité de la France ».
6. Bordeaux en six actes 157
I. L'appel désespéré de Reynaud à Roosevelt. — II. Chautemps demande que le gouvernement fasse faire une enquête sur les conditions de la paix. — III. Weygand refuse de capituler. — IV. Churchill demande que la flotte française rejoigne les ports anglais. — V. Que la France et l'Angleterre deviennent une seule nation ! — VI. La chute du gouvernement Reynaud.
7. Le peuple 193
L'exode de 1940 n'est pas « notre » exode de juillet et
août. -- Comment s'est comportée l'armée allemande de
40 ? — Les réfugiés tenus pour responsables des pillages.
— Churchill voulait que l'on se batte dans Paris. — Les raisons de Weygand : la bataille dans Paris serait sans utilité militaire. — Paris se vide de sa population. — Le tissu social craque. — La « non-bataille » pour les ponts.
— Les conséquences de l'exode seront longues à dissiper.
8. L'armistice 235
La France a bien demandé les conditions de paix. —Hitler : « Le gouvernement français doit subsister comme facteur souverain ». — Les Allemands éprouvent la « tentation » du débarquement. — Américains et Anglais inquiets sur le sort de la flotte française. — À Rethondes, dans le wagon. — L'Allemagne exige la livraison des « instigateurs à la guerre ».
9. L'Empire 281
Churchill et la poursuite de la lutte dans l'Empire britannique. — À quelle date fallait-il préparer la défense de l'Afrique du Nord ? — Weygand : « La guerre ne s'accommode pas des jeux de l'esprit ». — Franco aurait-il ouvert le passage aux Allemands ? — De Gaulle est prêt à combattre sous les ordres de Noguès. — Pétain était d'accord pour le départ du Massilia. — Le mensonge d'Albert retient le gouvernement à Bordeaux. — L'Angleterre solitaire recherche des alliés. — Si Darlan avait rejoint l'Angleterre. — Darlan : « Je n'ai pas l'intention d'émigrer ». — Reynaud espérait revenir au pouvoir. — Mandel : « Il ne faut pas oublier que je suis juif ». — Pourquoi Noguès n'a-t-il pas joué la carte Mandel ? — Reynaud accepte l'ambassade de Washington. — Mandel : « J'ai pris le pouvoir ». — Churchill apprend l'arrivée de Mandel au Maroc. — De Gaulle, dès le début, favorable à la poursuite de la guerre dans l'Empire. —De Gaulle : « Notre fossé antichar, le Sahara ».
TROISIÈME PARTIE : LE PEUPLE ANESTHÉSIÉ 335
10. Français recherchent Français 337
Familles égarées, éclatées : un seul recours, les avis de « recherche » à 10 francs la ligne... — Portrait brisé d'une France éparpillée. — Les retours difficiles : un exode à l'envers. — Le jeu dramatique des « passés » et des « passeurs ». — Un modèle imposé de correspondance. — Une France découpée en six morceaux. — L'Alsace-Lorraine : un cas douloureux. — Pour les exilés de l'exode, la question cruciale : rester ou tenter de rentrer chez soi ? — Des protestations trop discrètes. — Les Français du Nord et de l'Est - : un statut à part. —1 900 000 prisonniers.
11. Vichy et le canon de Mers el-Kébir 369
Vichy : capitale miniature pour le temps d'une « saison » ? — Le coup de hache de Mers el-Kébir. — Darlan : « J'ai été trahi par mes frères d'armes ». — Laval : « Le gouvernement a décidé de ne pas déclarer la guerre à l'Angleterre ». — L'effondrement des partis politiques : une chance pour Laval. — Un climat de « vénération » propice au choix de Pétain. — Ceux qui se refusent à voter un projet qui aboutirait à la disparition du régime républicain. — Laval lit la lettre du Maréchal. — Pour : 569. Contre : 80. — Pétain : « Je prends le titre de chef de l'État ». — Les hésitations de Guy de Pourtalès.
12. Revanche et contrition 415
Weygand : les propos contre-révolutionnaires du 28 juin
— L'idée du désastre rédempteur. — La Wehrmacht, « ins-
538
trament de la Justice divine ». — Les voyages du Maréchal.
— Jacques Chevalier : « L'école sans Dieu a donc vécu ».
— Weygand : « Les compromissions maçonniques... la France n'en veut plus... ». — Vichy : renouvellement du personnel ? — Les enseignants rendus, en grande partie, responsables du désastre. — L'antisémitisme au grand jour.
— Juifs français, juifs étrangers. — Les semailles antisémites et xénophobes de 1940. — Française et allemande, deux machines à broyer les Juifs. — L'éviction : des lois bien françaises. — « L'ordre nouveau » défini par le Maréchal.
— Raphaël Alibert, seul coupable ?
13. Un général de 49 ans 461
De Gaulle : le style, la passion, l'orgueil. — « Mener les nations par les songes ». — « Moi, général de Gaulle ».
Annexes 483
• Conditions de l'armistice
• Discours et allocutions de Pétain et de De Gaulle
• Chronologie jusqu'à Août 40
Bibliographie 520

Langue : Français

Lieu d'édition : Paris

Description matérielle : 540 p.: 24 cm.

Origine : Don

Notes : Table des matières

Localisation : Silo 4


Exemplaires

Nbre d'exemplaires : 1
Cote Code barre Commentaire
1 [disponible]
0
Z