"- Voici votre mandat d'arrêt, vous êtes accusée de complot contre l'autorité de l'état.
- C'est une erreur! Je n'ai rien fait qui justifie cette accusation!
- Assez joué la comédie, hurle le commissaire. Depuis ce matin, je vous observe, vous ne manquez pas de sang-froid, bravo, mais nous avons de quoi vous faire changer d'attitude.
- Si vous continuez à vous obstiner, je fais arrêter votre beau-père. Imaginez la scène, un officier d'état-major emmené menottes aux mains par les gardes mobiles. C'est la fin de sa carrière ... Et votre mère ..., une femme intelligente et qui a de la classe, m'a-t-on dit. Dommage que nous soyons obligés de la faire arrêter à cause de vous.
- Une mauvaise nouvelle pour vous, m'annonce-t-il. Votre mari est arrêté par la police FLN. Il dépend de nous de le faire libérer. Un simple coup de fil.
- Du calme, nous savons à quoi servent les gamines comme toi dans l'OAS. Vous êtes toutes des petites putains se prenant pour Mata-Hari ou l'égérie de Bidault.
Pendant ce temps, Maguy paie pour mon mauvais caractère et ma réticence. Les gardiennes l'obligent à, se mettre nue, puis lui font poser le pied sur un tabouret. "Et maintenant toussez!" L'humiliation ne s'arrête pas là. La gardienne fouille encore pour s'assurer qu'elle ne dissimule rien au plus intime de son corps.
La Comtesse gentiment m'avertit : "Nous avons toutes été victimes de coliques terribles les premiers jours dues au pseudo-café et les gardiennes prenaient un malin plaisir à rester sourdes à nos appels pressants pour se faire conduire aux toilettes."
Une jeune pied-noir, prénommée Annette, vient occuper la division C. Elle arrive de la prison d'Ajaccio et la Roquette lui semble un véritable palace comparé à ce qu'elle a connu. Elle a d'abord été enfermée avec des prostituées, puis isolée dans une cellule sombre et humide, avec pour toute compagnie une gardienne borgne. Privée de nourriture, elle dormait sur un bat-flanc de pierre et devait récurer les escaliers et les couloirs de la prison, laver les couvertures et charrier les poubelles. A bout de force et de courage, elle a fini par s'ouvrir les veines à l'aide d'un morceau de ferraille qui traînait dans un coin."

Numéro d'inventaire : 19434 ; 20145 ; 75793

Niveau d'autorisation : Public

Tables des Matières : Avant-propos Josseline REVEL-MOUROZ P. 3
Aspects de la torture d'hier à aujourd'hui Jean POIRIER p. 5
Interrogations sur la torture Guy PERVILLÉ p. 7
Torture et justice Pierre COURBIS p. 14
Des officiers désavouent la torture pendant
la guerre d'Algérie Jean-Charles JAUFFRET p. 21
Un deuxième bureau sur le terrain Jean-Paul ANGELLELI p. 40
L'affaire des Français disparus en Algérie en 1962,
après les accords d'Evian Jean MONNERET p. 42
Les Harkis, histoire d'une injustice Abderahmen MOUMEN p. 45
Plainte pour crime contre l'humanité Henri JURAMY p. 53
Une espérance trahie et brisée Bernard SALKIN p. 55
La vérité sur la caserne des Tagarins Jacques ZAJEC p. 58
Les femmes aussi Marguerite LOMBARD p. 62
Documents en annexe p. 67
Conclusion - Remerciements p. 68
Les participants p. 69

Langue : Français

Lieu d'édition : Nice

Description matérielle : 68 p.: couv.; ill. coul.; in-4.

Collection : Actes du Colloque

Origine : Don

Notes : Table des matières

Localisation : Silo 4 ; Rayon des livres au prêt : empruntable ; Réserve

Exemplaires

Nbre d'exemplaires : 3

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