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Auteur

H 0 Massu, Jacques

Jacques Massu, général français, né le 5 mai 1908 à Châlons-sur-Marne, mort le 26 octobre 2002 à Conflans-sur-Loing. Il s'illustra notamment dans la colonne Leclerc et la 2e DB, durant la Seconde Guerre mondiale, entre autres éléments d'une carrière riche et mouvementée.
Seconde Guerre mondiale
Fils d'officier d'artillerie, arrière-petit-neveu du maréchal Ney, il intègre le Prytanée Militaire avant de devenir officier en Afrique équatoriale lorsqu'il rejoint les Français libres. Il participe à la bataille du Fezzan avec la colonne Leclerc. En 1941, il est à la tête du bataillon de marche du Tchad. Comme lieutenant-colonel à la 2e D.B. il participe aux batailles du théâtre de l'ouest européen jusqu'à la fin du Troisième Reich.

Méhariste au Tibesti, il a transformé son « vaisseau du désert » en « pétrolier » pour un rendez-vous de ravitaillement avec les camions de Bagnold du Long Range Desert Group qui prenaient les FFL de Leclerc comme passagers.


Guerre d'Indochine
En septembre 1945, il débarque à Saigon et participe au dégagement de la ville et du sud de l'Indochine. Le 19 décembre 1946, le Viêt-minh s'empare d'Hanoï. Le maréchal Leclerc envoie alors au Tonkin le groupement du colonel Massu qui reprend la ville à l'issue d'une action très brutale. Il inflige de lourdes pertes au Viêt-minh qui ne pouvait lutter contre une troupe parfaitement aguerrie par les campagnes antérieures, les soldats ayant pour la plupart déjà combattu au sein des FFL (Forces Françaises Libres) durant la Seconde Guerre Mondiale. L'empereur Bao Dai avait exigé de Leclerc que le groupement Massu fut renvoyé à Saïgon et que le colonel - qui ne s'était pas embarrassé de faire des prisonniers - fut immédiatement rapatrié en France [1].


Afrique du Nord
Général de brigade en 1955, commandant de la 10e division parachutiste avec laquelle il gagne en 1957 la bataille d'Alger avec des méthodes brutales, parmi lesquelles la torture systématique. Le 13 mai 1958 des manifestations éclatent en Algérie française suite à l'exécution de trois soldats français par le FLN. L'armée se joint aux manifestants et le général Massu dirige un comité de salut public qui exige du président René Coty la création d'un gouvernement de salut public. Cet épisode du Putsch d'Alger incitera au retour du Général de Gaulle au pouvoir afin de mettre fin à la crise de mai 1958.

En juillet 1958 Jacques Massu reçoit ses étoiles de général de division et prend, en décembre, la tête du corps d'armée d'Alger en exerçant simultanément les fonctions de préfet régional pour l'Algérois.

Ayant critiqué la politique du président de la République, celui-ci le démet, en janvier 1960, de son poste de commandant du corps d'armée d'Alger. Son renvoi provoque la semaine des barricades à Alger.

En 1962, il est nommé gouverneur militaire de Metz.En mars 1966, il est nommé commandant en chef des Forces françaises en Allemagne, en résidence à Baden-Baden où, le 29 mai 1968, Charles de Gaulle viendra le consulter en pleine tourmente de mai 68.

Jacques Massu a été accusé par d'anciens fellaghas d'avoir donné son aval aux pratiques de torture durant la guerre d'Algérie et même d'y avoir participé. S'il a confirmé l'essentiel de ces déclarations quant aux pratiques et aux descriptions faites, il a cependant démenti avoir été personnellement impliqué.


Retraite
Vivant retiré, à partir de juillet 1969, en sa demeure gâtinaise de Conflans-sur-Loing, il consacra de nombreuses années à l'écriture de ses mémoires, avant de décéder le 26 octobre 2002 à 94 ans.

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