m
     
Monographie

H 0 Conducteur ou guide du voyageur et du colon de Paris à Alger et dans l’Algérie avec carte itinéraire

Présentation de Jean-Christian SERNA qui a imprimé et relié les ouvrages:
"Armand, Baptiste, Gaspard PIGNEL
(1803 — 1873)
En fait, je ne sais pas grand-chose d'Armand, Baptiste, Gaspard PIGNEL , mon arrière-grand-père paternel.
Il était né à Paris, rue du Coqhéron, numéro 3, le 26 vendémiaire an XII de la République française (15 octobre 1803). J'ignore ce que faisaient ses parents, les études qu'il a pu faire, les activités qu'il a pu exercer avant d'aller en Algérie. Son dossier administratif, conservé à Aix-en-Provence aux Archives d'Outremer, dit qu'il aurait été clerc de notaire (principal ?) à Paris et à Beauvais. A-t-il pour autant fait du droit ? Certaines fiches portent la mention « oui », d'autres « pas complètement », d'autres. enfin « non »
Quoi qu'il en soit en 1832-1833 (29 et 30 ans !) il est « juge royal » à Oran. L'un des deux juges royaux. A eux seuls ce qui serait aujourd'hui Tribunal d'instance, Tribunal de grande instance, Tribunal de commerce ... Oran, prise par les Français en 1831 est alors une bourgade, à demi minée, de pas tout à fait 3000 habitants... Il démissionne, selon les fiches, « pour raisons de santé ». Selon d'autres sources, un conflit l'aurait opposé au général Pierre BOYER commandant la division, Gouverneur de la province d'Oran qui était surnommé Pierre le Cruel depuis la campagne d'Espagne.....
Que devient-il ensuite ? Est-ce à ce moment qu'il rentre en France ? Reste-t-il en Algérie ? Quoiqu'il en soit en 1834-1835 il travaille à un « Projet de la Justice civile et du Notariat en Algérie ». J'ignore si cela a débouché sur un texte. Et c'est alors qu'il rédige son premier livre, celui qui est ici reproduit, « Conducteur ou guide du voyageur et du colon de Paris à Alger et dans l'Algérie, avec carte itinéraire ». On note qu'il donne bien à la nouvelle et bien morcelée possession française le nom qui est le sien depuis 1834: plus question de « Régence d'Alger ».
En tout cas, il est, à un moment rentré en France. C'est à cette époque qu'il se marie avec Euphrosine LEDOUX, dont il aura un fils, Camille. Je ne sais quand Euphrosine est morte, mais il sera veuf ce qui lui permettra de se remarier en 1868 avec Maria Theresa SERRANO, née à Oran en 1851: elle a 17 ans et lui 65 ... De cette union naîtra, en octobre 1872, ma grand-mère, Marie, Yvonne, Armandine... Mais n'anticipons pas...
Armand-Baptiste revient en Algérie (quand ?) et obtient la concession d'une
terre. Dans une lettre au Gouverneur Général, Maréchal Patrice de Mac Mahon, il indiquera, au moment de sa retraite, qu'il est le doyen (ce qui ne veut pas dire le premier...) des agriculteurs du département d'Oran.
Cette expérience lui permettra d'être nommé Inspecteur de colonisation et aussi de publier deux petits livres, le premier édité à Oran en février 1851, « Système économique de défrichement des palmiers nains ... » le second, à Oran également, en 1863 « Manuel agricole à l'usage des colons et des élèves des écoles de l'Algérie ». Pour les deux, il fait suivre sa signature de la mention « agriculteur pratique ».
Après la suppression du corps des inspecteurs de colonisation, il est intégré dans la cadre préfectoral. Il prendra sa retraite, si j'ai bien compris, en 1868.
Pour terminer, je dirai qu'il est mort à Oran en février 1873. Ma grand-mère n'avait donc que quatre mois. Elle fut élevée par sa mère et le second mari de celle-ci, Monsieur Montader, notaire à Oran, mais ceci est une autre histoire.
Deux mots sur ses ouvrages.
Le premier d'entre eux, le plus important, « Conducteur... » est remarquable pour deux raisons. D'une part c'est le premier « Guide systématique » qui ait été écrit sur l'Algérie. D'autre part, il a été publié simultanément à Paris et à Alger en 1836. Ce qui signifie que 6 ans après la prise d'Alger, il ya dans cette ville, une librairie assez importante pour être partenaire de l'éditeur d'un ouvrage copieux de 248 pages ! Le texte que je reproduis est un exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale et numérisé : je l'ai trouvé sur internet. Mais celui-ci est incomplet. Il manque un cahier, les pages 190 à 205. C'est dans l'exemplaire conservé à la bibliothèque Jacques VILLON à Rouen que je les trouvées. Je ne dois pas cacher que j'ai été très ému d'avoir ce livre entre les mains ...Il y a peu, j'en ai trouvé sur AMAZON un exemplaire... Il s'agit d'un reprint, effectué aux Etats -Unis à partir d'une source dont je n'ai pas réussi à déterminer 1 ' origine.
Le deuxième de ses livres est beaucoup plus petit, 24 pages, mais cette monographie n'est pas négligeable : le palmier nain était considéré par les colons comme une plaie, obstacle par sa densité et l'étendue de ses racines, à la culture des terres qu'ils occupaient Un défrichement systématique fut alors entrepris. Armand Baptiste PIGNEL prend la défense de cet arbuste, montrant les risques d'un déboisement excessif et les profits que l'on peut tirer des palmiers nains. Un exemplaire est conservé à la Bibliothèque de Harvard. Il a lui aussi été numérisé et, bien sûr, je l'ai imprimé....
Le troisième enfin a également été édité à Oran : il est présenté sous forme de questions —réponses, comme cela se faisait alors pour les manuels destinés aux écoles primaires ou pour les catéchismes. J'en détiens un exemplaire, que ma grand'mère conservait. Il est annoté en vue d'une réédition qui n'a pas eu lieu. Il est trop fragile pour que je photocopie : si j'en trouve une numérisation , je la joindrai aux deux que voici.
Jean-Christian SERNA 8 décembre 2014"

Numéro d'inventaire : 37760

Niveau d'autorisation : Public

Langue : Français

Lieu d'édition : Paris ; Alger

Description matérielle : Reproduction: 248 p.

Origine : Don

Localisation : Silo 4

0
Z