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"Un jeune paysan de Haute-Bretagne est remarqué par son instituteur qui l'encourage et l'accompagne malgré la rudesse de sa vie dans une formation à la mesure de ses dons. Le jeune homme s'engage dans l'Armée. De nouveau, un capitaine jauge ce garçon différent des autres et lui propose de tenter le concours d'entrée de l'École des Transmissions de Montauban. C'est « la bonne rencontre ! » Formé pour les terres lointaines, le jeune militaire est envoyé en A.O.F. Il apprend à son arrivée qu'il est affecté loin, très loin, tout près de la frontière libyenne à l'autre extrémité de « ce désert des déserts » qui donne le vertige, « le Ténéré ».
Une grande partie du voyage se fera en caravane: six chameaux, deux guides, un tirailleur cuisinier. Deux longues années s'écouleront à Chirfa pendant lesquelles Rogatien Gautier sera seul maître après Dieu de ce territoire désolé, commandant de ses vingt-cinq tirailleurs, chef de poste radio, scribe de la garnison, administrateur civil, médecin généraliste, dentiste, vétérinaire, juge de paix: « c'était heureux qu'il n'y ait pas d'église » dira-t-il et Saint-Bernard du désert.
Le ciel du Ténéré qui ne connaît pas de nuages ne peut arrêter les coups de tonnerre de la folie des hommes: le 3 septembre 1939 sonne le tocsin de la déclaration de guerre; le 17 juin 1940, le maréchal Pétain demande l'Armistice; le 18 juin 1940, le Général de Gaulle lance son Appel. La radio apporte ces nouvelles dans ce monde de silence infini.
En Afrique occidentale française comme en Métropole, les opinions sont partagées.
De retour en garnison à Zinder avec ses collègues, Rogatien Gautier fait ses choix. Commencent alors pour lui les premiers chemins de la Résistance... Ils seront abrupts, ponctués d'évasions, d'arrestations, de périples solitaires... C'est son histoire.
Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que ces chemins d'épreuve dureront quatre longues années d'éternité !"

"Amandine, neuf ans, feuillette un album de photos intitulé « Béni-Ouazerdine 1963-1964 » et questionne sa grand-mère qui, comme quelques centaines de coopérants, partit en 1963 enseigner en Algérie.
La questionneuse écoute avec intérêt les réponses, photo après photo, ignorant qu'elle réveille chez l'auteur de curieux et troublants souvenirs : ceux de son enfance et de sa vie d'écolière qu'elle mettra souvent, dans ce livre, en parallèle avec celles des petites Kabyles. Des enfances similaires qui prennent source dans la guerre et grandissent, le long de la Moselle ou sur un piton de Grande Kabylie, dans la quiétude retrouvée."