Documents  De Lattre, Jean | enregistrements trouvés : 14

"Le 16 août 1944, le général de Lattée de Tassigny, à l'avant-garde de son armée, débarquait en Provence. Quelques mois plus tard, le 8 mai 1945, à Berlin, aux côtés des grands chefs alliés victorieux, il signait pour la France la capitulation de l'Allemagne. Ce geste rendait son honneur à notre armée. II consacrait aussi des victoires : Toulon, Marseille, Belfort, Colmar, Stuttgart, les étapes d'une marche triomphale de la Méditerranée au Danube. Jean de Lattre pouvait s'installer parmi les grands soldats de notre histoire. Mais l'homme n'était point de ceux qui capitalisent leur gloire. Lorsqu'en 1950, on lui demanda de rétablir en Indochine une situation compromise, il accepta sans se faire prier. Quand Bernard de Lattre tomba à Ninh-Binh, au combat, le père se raidit, continua sa tâche jusqu'à l'épuisement de ses forces, disparut encore jeune d'une scène mondiale où tout le destinait à jouer les premiers rôles. A la gloire acquise, il avait préféré le devoir et le sacrifice : des enluminures d'or qui fleurissent pour toujours une légende.
Un tel personnage ne se résume point et il est encore trop tôt pour tout dire sur le plan politique. Jacques Dinfreville, un des compagnons du Maréchal, a voulu surtout expliquer Ies premiers mobiles d'un caractère, raconter les aventures d'une vie riche, épique et tumultueuse. II s'est efforcé de peindre l'homme plutôt que le stratège, de faire revivre le héros plutôt que le tacticien. Sur cette fresque colorée, Jean de Lattre le Magnifique apparaît avec tout son faste, au milieu de l'équipe qu'il animait, entouré de ses fidèles, de ses soldats, du choeur populaire à la voix duquel il attachait tant de prix.
Ce livre explique les succès d'un Chef, dont il exalte les vertus essentielles : volonté, avidité d'action, lucidité, passion d'éduquer. Dans la grisaille brumeuse où tâtonne l'armée française, le roi Jean peut encore réconforter, suggérer et, comme la statue du Commandeur, menacer."