V
Cote : 666 ARC 04
Il y aura cent ans en 1980 que M. Lefèbvre commençait le récit de ses voyages à travers la France et l'Algérie. Dans moins d'un lustre pourait étre célébrée la naissance de François Poulalion, auteur du journal dont il va être question. Si le premier de ces écrivains de fortune, en même temps qu'il nous donnait de son temps et de son pays un véritable film, nous éclairait également sur les manières de penser et d'agir des gens de son milieu dans la dernière partie du XIXeme siècle, le second, dans un autre style, nous racontant plutôt que sa vie sa façon de vivre et ses impressions entre 1898 et 1950, plus de cinq décennies dont la moitié au moins passive en d'incessantes pérégrinations, nous permet de comprendre mieux notre société "bourgeoise" actuelle, et de situer l'ancienne mentalité dont on ne peut nier que nous en soyons héritiers
M. Lefèbvre n'accomplit en Algérie que la deuxième partie de sa vie; F. Poulalion y est né et y mourut. Que l'Algérie ait conditionné l'idéologie de l'un et l'autre de ces citoyens, cela ne fait aucun doute. Et comment ne pas penser que sans l'impact psychologique de l'Afrique du Nord colonisée durant un siècle, la France aurait peut-être été politiquement et socialement différente ?
Date par journée, commencé le 27 Mai 1898 (et se terminant en 1950), le journal comporte 22 volumes (3.74 pages) et s'étend sur cinquante deux années. François Poulalion a. 14 ans quand il décide de se raconter. En même temps qu'il parle très subjectivement de ses proches et, de son pays... l'Algérie française ou la France Algérienne ? Bien que propriétaire terrien et commerçant, il ne semble pas qu'il ait été attaché a ce sol qui l'avait vu naître plus qu'au pays de Seyne-les- Alpes par exemple, dans lequel il vécut et s'épanouit si souvent et si pleinement. Au surplus son amour forcené des voyages qui lui fit connaître, parfois bien mieux qu'en touriste, plusieurs continents, sa culture intellectuelle, très réelle et, rare même dans son milieu, ses "titres", lui facilitaient une expérience et un détachement de dilettante.
Il faudra donc se contenter de glaner dans ces pages ce qui peut nous instruire en vue du but recherché : l'appréciation du climat social et psychologique baignant les départements dits algériens. Ce sera possible en présentant des extraits caractéristiques de l'ensemble du journal réunis en chapitres, chacun se référant une période choisie de l'existence de son auteur. Assortis d'un avant-propos apportant quelques explications, ils seront entièrement constitués du texte-même de F. P. dans son authenticité d'écriture et même de ponctuation .Ces notations relatives à des événements tantôt publiques, tantôt privés, parfois insignifiants, apparaitront essentiellement évocatrices donc uniques et probantes. Dans l'impossibilité de réparer totalement les relations d'incessants voyages ou déplacements de F. P., le lecteur ne devra pas s'étonner de certaines digressions inattendues; elles ne seront jamais sans intérêt.
Disons pour conclure que les véritables confidences auxquelles aura ainsi accès le lecteur, ne lui donnent aucun droit, après des décennies, de porter un jugement sur les sentiments ou opinions émises. Elles doivent en revanche nous permettre, après réflexions, une connaissance plus réelle des faits de société, et la possibilité de construire un meilleur avenir pour nos familles dans un monde moins ignorant.
Il y aura cent ans en 1980 que M. Lefèbvre commençait le récit de ses voyages à travers la France et l'Algérie. Dans moins d'un lustre pourait étre célébrée la naissance de François Poulalion, auteur du journal dont il va être question. Si le premier de ces écrivains de fortune, en même temps qu'il nous donnait de son temps et de son pays un véritable film, nous éclairait également sur les manières de penser et d'agir des gens de son milieu dan...
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