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Léon Judas Djian peut, à lui seul par sa biographie et son image, illustrer le type même du juif français natif de l'Algérie, caractérisé par son libéralisme et sa volonté de s'intégrer dans la nation française. Il est fier d'être un citoyen de cette France qu'il admire, voire qu'il vénère, berceau de la liberté de l'égalité et de la fraternité qu'elle représente. Elle a libéré et émancipé la communauté d'Algérie qui 'a poursuivi l'objectif de s'intégrer, tout en conservant dans un esprit de tolérance sa judaïcité, avec un désir maintes fois prouvé de vivre de manière fraternelle avec les chrétiens et les musulmans dans l'enseignement et l'école de Jules Ferry, qui fut aussi celle de la République et de toutes ses valeurs.
Mon grand-père, grande figure oranaise, respecté et admiré par toutes les communautés, est l'exemple par excellence de ce français de confession juive. Né le 4 août 1860 à Oran dans une famille très pauvre venant de Tlemcen qui a bénéficié du décret Crémieux en 1870 pour acquérir la nationalité française.
Il est inscrit à l'école laïque où il est brillant.
Un instituteur, Monsieur Falk, juif alsacien qui a fui sa province natale envahie par le kaiser pour l'Oranie, le remarque et le prend sous sa tutelle. Lors d'une inspection en Algérie Napoléon Ill pose des questions aux élèves de sa classe et le récompense d'un louis d'or pour la vivacité et l'intelligence de ses réponses. Il entre ensuite à l'école normale pour devenir instituteur puis directeur à Arzew, Tlemcen et Oran où II a formé de nombreuses personnalités qui lui vouent une reconnaissance maintes fois manifestée.
Il se marie à Beïta Berthe Benyanmine qui lui donne onze enfants. Tous deviennent, par leurs activités et leurs professions, des figures notables oranaises. Ses fils aînés se battent vaillamment pendant la guerre 1914-1918 pour la mère patrie en danger.
Il quitte alors l'éducation nationale pour gérer le comptoir de représentation créé par quatre de ses fils qui sont à la guerre en métropole. Il devient alors journaliste et correspondant de plusieurs journaux dont « Paris Soir » et « L'Auto » de son ami Henri Desgranges.
Il fonde l'Alliance Israélite et la Hébra (dernier devoir envers les mourants) dont toutes les communautés juives d'Afrique du Nord s'inspire pour créer leur association. Même Théodore Herzel, de passage à Oran est venu lui rendre visite.
Il préside la ligue des familles nombreuses, la société de propagande coloniale, la ligue and-alcoolique dont il confie la Présidence d'honneur au Général Lyautey qu'il connut bien à la division militaire d'Oran. Il présida plusieurs sociétés à but philanthropique, telle que la Société géographique.
Vice-Président de la Ligue des Droits de l'Homme qui voit le jour dans l'affaire Dreyfus, où il milite pour le capitaine injustement condamné avec Zola, Clemenceau, Anatole France. Il rédige sur ce sujet un plaidoyer en langue arabe.
Il est l'auteur d'une étude sur « la pénétration pacifique du Maroc », d'une brochure sur le « Citoyen Bézy ».
Il est titulaire de plusieurs décorations : officier des palmes académiques, médaille de la Société géographique, médaille de la Société coloniale et Chevalier de Légion d'Honneur qui lui fut décernée par le Ministre Mario Roustan qu'il avait rencontré à plusieurs reprises et qui lui fut remise par le pharmacien Crémieux, parent d'Adolphe.
Il prend fréquemment la plume pour des causes nobles en faveur de personnes défavorisées, juives, chrétiennes ou musulmanes, par humanisme et par croyance en Dieu. Il a des amis dans tous les milieux, parmi des prêtres ou des muftis et parfois des inimitiés parmi des orthodoxes ou des individus sectaires.
Miné par la cécité dont il est atteint, il meurt en 1945. A ses obsèques se sont pressées des centaines de personnes venant de toute la région. Une importante artère de la ville d'Oran fut baptisée de son nom sur proposition des élus musulmans.
Maîtrisant parfaitement la langue arabe, Léon Djian connaît bien le Coran, il y recueille des proverbes, en glane journellement d'autres au cours de son existence, sachant la philosophie et la sagesse de cette langue riche, qu'il traduit.
André BELAMICH

Répertoire numérique du fonds Mayer

"Pied-noir", polytechnicien, Ingénieur général des Ponts et Chaussées, René Mayer a été haut fonctionnaire en Algérie. Plus tard il dirige l'I.G.N., le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, préside la Compagnie Boussac Saint Frères, etc. Il est commandeur de la Légion d'Honneur.

A Constantine, en plus d’avoir sauvé le pont Sidi Rached, on lui doit l'aéroport Aïn El Bey, un pont sur le Smendou, les grands réservoirs d'alimentation en eau de Constantine à partir du Bou Merzoug, etc.

34 ARC 07
Généalogie :
Arbres et notes généalogiques : familles Adragna, Amberny, Arbogast, Diehlmann, Ehrlacher, Imberi, Landerer, Maisro, Mandery, Mayer, Mayr, Palmier, Richard, Rimet, Solignac, Virglio (sans date).
Dossier « Généatique », logiciel de généalogie (2000-2006). A noter le CD-ROM du logiciel et son manuel.
Iconographie liée au dossier « généalogie » : photographies, négatifs, cartes postales, reproductions diverses (sans date).
2000-2006

Papiers personnels

34 ARC 08
Scolarité :
École Mascula-Radès (Tunisie) : 2 carnets de correspondance (1932-1936), carnet scolaire (1934-1936).
Lycée Carnot de Tunis : livret scolaire (1941-1942), 3 carnets de correspondance (1936-1939), relevés de notes (1936-1941), 2 palmarès (1937-1938), 15e caravane d'études des Tunisiens en France (1937).
Lycée Louis-le-Grand à Paris : certificat de présence et attribution de bourse (1946-1947).
École Polytechnique à Paris : certificat de présence et classement. Documents accompagnés d'une lettre de René Mayer à ses parents. (1948).
1932-1948

345 ARC 09
Correspondance et documentation personnelles :
Population des quinze départements algériens (1958).
Bulletins de notes de Francine Mayer (1974, 1979-1980) et de Pascal Mayer (1981).
Dossier sur les activités du Bureau d'équipements industriels du Constantinois (BEIC) vers 1956-1962 adressé par Georges Malagoli à René Mayer accompagné de 4 photographies de l'hôpital pour tuberculeux de Bône et de reproductions de la nouvelle préfecture de Bône, du nouvel hôpital de Bône, du nouvel hôtel des finances de Bône, de l'élevage industriel de poulets à Bône et de l'école d'agriculture de Guelma (2001).
Rapport de la commission dur la dette publique (14 décembre 2005).
Correspondance diverse (2005, 2009).
Correspondance, notes et documentation sur le CDHA et la FRHA (2010-2013).
1958-2013

Travaux personnels

34 ARC 04
Notes sur le Plan de Constantine
2002 - 2014

34 ARC 13
Les Pieds-Noirs et la Bombe H [numérique]
2005

Documentation

34 ARC 01
Dossier sur le décret Crémieux avec notes.
[n.d.]

34 ARC 03
Dossier sur l'assassinat de Gabriel Delage, ingénieur des travaux publics de l’État
1962 - 2013

34 ARC 05
Dossier sur l'Appel de Constantine
1955

34 ARC 12
Ouvrages dédicacés offerts à René Mayer :
Bénésis de Rotrou, Armand, Commando « Georges » et l'Algérie d'après, Dualpha, Paris, 2009.
Bertrand-Cadi, Jean-Yves, Le colonel Chérif Cadi, serviteur de l'Islam et de la République, Maisonneuve & Larose, Paris 2005.
Faivre, Maurice, Conflits d'autorités durant la guerre d'Algérie, nouveaux inédits, L'Harmattan, Paris, 2004.
Feraoud, Mouloud, Les chemins qui montent, Seuil, Paris, 1957.
Jordi, Jean-Jacques et Pervillé, Guy, Alger 1940-1962, une ville en guerres, Autrement, Paris, 1999.
La Hogue, Janine de, Ballade triste pour une ville perdue, Jean Curutchet, Hélette, 1996.
Lefeuvre, Daniel, Pour en finir avec la repentance coloniale, Flammarion, Paris, 2006.
Luca, Robert, Harkis, mes frères de combat, Editions des Ecrivains, Paris, 2000.
Monneret, Jean, La phase finale de la guerre d'Algérie, L'Harmattan, Paris, 2000.
Monneret, Jean, La tragédie dissimulée - Oran, 5 juillet 1962, Editions Michalon, Paris, 2006.
Monneret, Jean, La guerre d'Algérie en trente-cinq questions, L'Harmattan, Paris, 2008.
Monneret, Jean, Une ténébreuse affaire : la fusillade du 26 mars 1962 à Alger, L'Harmattan, Paris, 2009.
Monneret, Jean, La désinformation autour du film « Hors-la-loi », Atelier Fol'fer, Anet, 2010.
Pérol, Huguette, Femme d'ambassadeur, François-Xavier de Guibert, Paris, 2002.
Sansal, Boualem, Le serment des barbares, Gallimard, Paris, 1999.
1957-2010

Documentation des ouvrages publiés

34 ARC 10
Algérie : mémoire déracinée, ouvrage publié par L'Harmattan en 1999 :
Documentation (sans date) et correspondance suite à sa publication (2000-1012).
Épreuve sous le titre Nostalgie et actualité de l'Algérie (sans date).
2000-2012

34 ARC 11
Français d'Afrique du Nord : ce qu'ils sont devenus. Dictionnaire biographique, ouvrage publié à compte d'auteur en 2006-2007 :
Documentation dont les fiches de recension établies par René Mayer classées par ordre alphabétique (sans date).
Document en cours d'élaboration (épreuve imprimée) (8 juin 2002).
[2002]

Témoignage écrit

34 ARC 02
Témoignages de René Mayer et 8 ingénieurs du Corps des Ponts et Chaussées
2007 - 2009

Iconographie

34 ARC 06
Photographie de classe de Mathématiques élémentaires du Lycée de Constantine
1900

Dossier composé de retranscriptions dactylographiés de documents concernant le rapport Crémieux :

-Ad. Crémieux, L. Gambetta, Glais - Bizois, Fourichon, Organisation administrative de l'Algérie en 1870, fait à Tour, 24/10/1870, 5p. dactylo.

-Texte de la décision du grand Sanhedrin, convoqué à Paris en vertu des ordres de sa majesté l'empereur et roi, 8/03/1807, 11p. dactylo.Extrait du Moniteur universel du 11 avril 1807, pp 398 - 400.

-Senatus consulte relatif à l'état des personnes et à la naturalisation en Algérie, 14/07/1865, 8p. dacrylo. Extrait du Bulletin des lois n°1315, p. 177.

- Texte de loi u 4/02/1919, 2p. dactylo. Extrait du Journal Officiel du 06/02/1919, p. 136.

- Décret qui déclare citoyens français les Israélites indigènes d'Algérie, 24/10/1870, 2p. dactylo.

- "Les juifs d'Algérie" in P.Bourdrel, L'Histoire des Juifs de France, Albin Michel, 1974, pp.194 - 201.


- R MAYER, Les juifs d’Algérie et le décrets du 24 octobre 1870 dit décret Crémieux, 4 p. dactylo.

- M BEL, Les conséquences des Décrets Crémieux, 03/2007, 2p. dactylo. Avec une lettre manuscrite de Maurice Bel.

-"Chez les Musulmans", in Louis VIGNON, Un programme de politique coloniale : Les question Indigènes, Lib. Plon, pp414 -435. Avec une note manuscrite et une lettre de Jean-Pierre BOUERE daté du 01/07/2009.

- Texte non identifié : demande de nationalité française par un israélite, 1 p. dactylo.