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Alger a le front haut des villes libres. Tous les coeurs justes s'en réjouissent.
Alger a le front haut. Elle est capitale d'un pays libre.
La fierté d'être algérienne s'inscrit sur tous ses carrefours où le nom des martyrs nationaux a remplacé celui des oppresseurs. Elle claque au vent de ses drapeaux porteurs d'étoiles et de croissants. Elle sort des lèvres de ses bambins qui abandonnent le petït navire français qui trop navigua pour les cadences martiales des marches de djounouns.
Alger est libre. Alger est justement fière de cette lïberté toute neuve.
Les Algérois sont libres. Et justement fiers de leur liberté toute neuve.
Mais ils n'ont pas un coeur de pierre et de béton comme leur ville. Ils sont de chair et de sang. ils doivent se tailler dans l'étoffe splendide de l'indépendance un destin individuel, après avoir rejeté leur ancienne façon d'être et de penser.
Tous, les Musulmans comme les Européens, les vrais Algérois de naissance et d'ancêtres comme les nouveaux venus, ils sont des centaines de mille à repenser, plus ou moins consciemment, leur passé, parce qu'ils ont chaque jour leur avenir à improviser.
Cette chronique veut montrer les efforts et les drames, les angoisses et les enthousiasmes de quelques-uns de ces Algérois d'hier ou de demain, pris au hasard de la ville.