Documents  R. Laffont | enregistrements trouvés : 53

"Un Beur à Moscou est le récit d'un jeune Algérien de la génération de l'Indépendance parti pour suivre en URSS des études d'informatique. Communiste convaincu, il va y passer plusieurs années heureuses dans la situation paradoxale qui est celle de tous les étudiants étrangers en Union soviétique. Considérés comme le vivier dans lequel le système pêchera de futurs cadres pour le Tiers monde, ils se voient accorder un nombre appréciable de privilèges tout en étant maintenus soigneusement à l'écart de la société soviétique. En tant qu'étrangers, ils sont en fait en butte à la suspicion des autorités, ainsi qu'à la xénophobie, voire au racisme ordinaire de la société russe.
Le cas d'Abdellah Ouahhabi se complique après son départ pour la France où il souhaite entreprendre des études de cinéma, et surtout après son mariage avec une jeune Soviétique, qui lui donne un enfant, Elias, né à Montreuil. Communiste choisissant de vivre à l'Ouest, Algérien marié à une Soviétique et bientôt séparé d'elle, père d'un enfant dont la nationalité soviétique est très contestable : c'est beaucoup pour les autorités russes qui décident, avec l'accord plus ou moins sollicité de la mère d'enlever l'enfant. Abdellah Ouahhabi ne parviendra à récupérer son fils qu'au terme d'une lutte solitaire de plusieurs années pendant lesquelles il aura fait le siège des représentations soviétiques en France et en Algérie, brandissant même, dans son désespoir, la menace de recourir aux moyens extrêmes.
Ce livre est donc un double témoignage. Celui du désarroi d'un homme à qui l'on a volé son enfant, du combat d'un père pour son fils — et c'est le plus émouvant. Celui de la découverte du monde soviétique par un jeune Arabe, de la confiance et de l'espoir qu'il y place dans un premier temps, puis de sa désillusion, de sa révolte et de sa haine à mesure que lui apparaît la vraie nature du système et qu'il se dresse, seul, contre lui — et c'est le plus inédit.
Abdellah Ouahhabi est aujourd'hui réalisateur à la télévision française." (4ème couv.)

Béni-Saf, c'est un port de la côte algérienne, à mi-chemin d'Oran et de la frontière marocaine. Du port au coeur de la petite ville, là-haut sur sa colline, un immense escalier. Au long de cette échelle qui semble mener au ciel, des maisons. Pleines de femmes, d'hommes, d'enfants. Ils sont arabes et musulmans, européens et catholiques, juifs. Ils vivent ensemble, dans les gestes de la vie quotidienne, dans leurs fêtes et leurs coutumes respectives, dans le respect de la singularité de chacun. Dans la paix. C'était avant...
Ce temps du bonheur, Henriette Georges, petite fille, adolescente, jeune fille, l'a connu. La maison de ses parents s'ouvrait sur l'escalier de Béni-Saf, dans le soleil algérien, dans les parfums mêlés du jasmin et des orangers. Elle était pauvre - mais qui ne l'était pas dans ce petit monde d'artisans, de commerçants, de pêcheurs? - et riche de tout ce qu'elle savait voir et ressentir de cet univers à la fois si complexe et si simple. Aujourd'hui, elle se souvient; elle revit "l'escalier de Béni-Saf", avec des impressions si fraîches, des mots si justes que c'en est déchirant.
De l'aube à la nuit, ce livre n'est que la chronique d'un jour. Mais tout le passé de l'Algérie la traverse pour lui donner une dimension épique : Béni-Saf. et son escalier chargé des hommes et des femmes des trois confessions qui ont fait l'histoire du monde méditerranéen prennent ici figure de symbole.
Ce livre du coeur est un acte d'amour.