Documents  Editions Saint Just | enregistrements trouvés : 6

"La cadence du feu avait augmenté. De la falaise de la première compagnie, les traceuses descendaient. Certaines ricochaient et filaient vers le ciel.
Utilisant rochers et buissons, Gilmain se glissa vers l'avant.
- Là...là, mon lieutenant, cria un légionnaire, lui désignant un ébouli légèrement en contre-bas.
Crispé derrière sa mitrailleuse, le caporal Luigi l'arrosait méthodiquement, vidant ses bandes de cartouches. Un rebelle devait s'y trouver embusqué...
Gilmain, c'est un lieutenant de légionnaires parachutistes. Un lieutenant comme bien d'autres. Fanatique de son métier, absolu dans ses engagements, fier de la parole donnée et de surcroît attaché à une terre.
Cette terre c'est l'Algérie. Algérie où il s'est battu. Algérie où ses camarades sont tombés. Algérie où il a vu des musulmans s'engager. Algérie où il a perçu l'opiniâtreté des humbles à défendre le sol qu'ils ont conquis sur la nature. Algérie dont il aime la sauvage beauté. Algérie où il admire l'oeuvre de la France.
Cette Algérie il la sent s'enfuir. Chaque jour elle devient un peu moins française. Sur la pente de l'abandon lui, Gilmain, que va-t-il faire ? A-t-il le droit de se révolter? A-t-il le droit de dire non à l'abandon ?
Au fil des pages, la décision du lieutenant s'annoncera. Brutale elle se concrétisera. Un matin, dans un fond de chalet, elle trouvera une fin sans faste.
Et c'est les mains vides, sans même pouvoir emporter un humble caillou, ramassé dans la rocaille algérienne, que Gilmain quittera ce sol si lourd de drame." (4ème couv.)

"Ce livre est un roman basé sur des faits réels. II fait revivre une époque qui marque encore les hommes d'aujourd'hui.
Roger Holeindre raconte ici la vie, fa guerre, la mort vues par un homme de troupe, par un deuxième classe para.
A 14 ans, il s'échappait du pensionnat, s'emparait d'une mitrailleuse allemande et rejoignait les F.F.I. A 17 ans il partait pour l'Indochine dans !es « bérets-rouges ».
Au cours de trois séjours, il a été de tous les coups durs. II est rude mais il est également tendre pour pleurer ses camarades tombés au combat.
C'est avant tout un poète qui chante une aventure extraordinaire de notre temps."