Documents  Ageron, Charles-Robert | enregistrements trouvés : 21

Les harkis, ces anciens supplétifs de l'armée française dont le sort, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, n'a cessé d'opposer des fractions de l'opinion et de constituer un point délicat des relations franco-algériennes, sont bien les acteurs d'un "drame" dont l'historien a parfois du mal à démêler les éléments. Grâce à des archives précises et variées, C.-R. Ageron apporte de nouveaux éclairages sur les dernières années de la présence militaire française en Algérie, alors que des milliers de familles étaient en danger de mort et souvent massacrées. (Résumé introductif de l'article rédigé par larevue)

"Quand on aborde l'histoire de la révolution
algérienne, tout devient d'une extrême complexité. Chargée de passions en France, elle a été sujette, en Algérie, aux interprétations tendancieuses de tous ceux qui veulent l'utiliser à leur profit. Malgré les nombreux travaux qui lui ont été consacrés, cette histoire reste donc lacunaire et peu comprise.
Peut-on éclairer une scène où règne la confusion sans en finir avec le culte du secret et la censure, forcée ou volontaire, que chacun s'impose ? Evidemment non. La publication de ces archives se veut donc une réponse à cette question.
On trouvera là des écrits de toutes les composantes du mouvement national. C'est que l'histoire de la révolution algérienne ne se confond pas, quoi qu'on en dise, avec celle du FLN. Il est certes légitime de considérer le triomphe du FLN comme la seule voie alors possible pour l'Algérie. Mais si l'on ne veut pas tomber dans le fatalisme historique, il est nécessaire de prendre en compte toutes
les virtualités inhérentes au processus historique et de jauger les capacités non déployées ou gaspillées. D'où l'intérêt de l'étude des alternatives proposées par le MNA de Messali Hadj et le Parti communiste algérien.
J'ai utilisé une partie de ces archives à l'occasion de mes travaux sur le FLN, en particulier dans mon ouvrage «Le FLN, mirage et réalité» L'autre m'était parvenue trop tard pour être exploitée. Sa lecture jette un éclairage nouveau sur la tragédie du MNA, une tragédie qui, contrairement à ce que beaucoup pensent, continue à avoir des effets..."